lundi 11 février 2008

Réponse au questionnaire de l'Association Vélo

Quelle politique cyclable ?

Le développement des transports dans le sens du développement durable sera notre grande priorité du mandat. Le vélo y aura toute sa place, en cohérence avec le développement des transports en commun et des voies piétonnes.

La concertationsera notre règle. Dès le début du mandat, avec le Département et la Région, nous convoquerons les Etats Généraux de la Mobilité, associant tous les acteurs concernés. Nous sommes demandeurs d'un rendez-vous régulier avec les associations d'acteurs et usagers du vélo.

Enfin, nous faisons notre l'objectif d'une diminution de l'espace réservé à l'automobile


Quel objectif ?

Quand 25%des déplacements se font à vélo à Amsterdam contre 3% à Toulouse, est-il si irréaliste de se donner ce même objectif à l'échéance du mandat municipal, pour une ville et une agglomération exemplaires en matière de développement durable ? Nous incluons dans ce pourcentage les déplacements associant vélo et transport en commun.


Quels grands axes ?

La limitation de vitesse à 30 km/h en centre ville et dans les zones d'habitationdoit être la première mesure.

Hors zones 30, nous créerons de nouvelles pistes cyclables, nous améliorerons et relierons entre elles les pistes existantes. Séparéesle plus possible des autres déplacements, entretenuesrégulièrement, avec une signalétiqueet des feuxspécifiques, ces parcours devront garantir la sécurité des cyclistes.

Les pistes doivent être continues, condition d'une bonne sécurité et de déplacements agréables et rapides.

Les aménagements doivent se faire avec le souci de développer l'inter modalité. L'objectif sera que les transports en commun et/ou le vélo puissent permettre des déplacements d'une durée équivalente à ceux faits en voiture.

Le réseau cycliste doit prendre en compte les déplacements scolaireset l'utilisation du vélo doit être encouragée dès l'école.

Des événements, des actions de promotion, éducation, préventiondoivent encrer le vélo comme un mode de déplacement naturel pour les habitants de Toulouse et son agglomération.

Les employeurs doivent devenir des acteurs majeurs du développement des transports en commun et du vélo. La Mairie et la Communauté d'Agglomération doivent proposer des incitations, susciter des partenariats avec les entreprises sur des objectifs de réduction de l'utilisation de la voiture. Un salarié qui n'utilise pas sa voiture, c'est du foncier récupéré par l'employeur...

Enfin, nous gagnerons à nous inspirer d'autres villes françaises ou européennes, pour la plupart plus avancées que Toulouse en matière de réseau cyclable.


La Maison du vélo :

Information, sensibilisation, services de prêt, entretien... Dans ses objectifs, la Maison du vélo apparaît comme un bon outil au service des cyclistes. Cette structure doit être soutenueet permettre aux associations impliquées d'amplifier leur action de promotion du vélo. Enfin, cet espace pourrait être le lieu d'une concertation régulièreentre représentants des collectivités territoriales et des associations.


Création de nouvelles pistes cyclables :

Afin de ne pas prendre de retards, nous ne remettrons pas en cause les objectifs déjà fixés, s'ils l'ont été dans la concertation. L'Association Vélo a assurément fourni un grand travail d'identification des nouvelles pistes cyclables à développer en priorité. Elle sera un interlocuteur à privilégier pour mettre en oeuvre le déploiement cyclable et tracer des perspectives à plus long terme.


Résorption des discontinuités :

Comment ne pas s'insurger contre ces lignes blanches qui disparaissent à chaque intersection. Actuellement, le "flux cycliste" n'est pas traité en tant que tel, associé au flux automobile, bus ou piéton. Traiter la discontinuité, c'est réfléchir aux aménagements permettant d'isoler la piste cyclable du reste du trafic, penser à une signalétique et des feux spécifiques. Sans remettre en cause les objectifs généraux, nous souhaitons travailler avec les associations de cyclistes afin :

- de sélectionner les discontinuités à traiter en priorité, avec un échéancier précis des travaux pour les 3 prochaines années

- fixer les effectifsen personnels techniques en rapport avec ces objectifs

- détailler ce que seront de VRAIES pistes cyclables


Développement de l'inter modalité et évolution de Vélô-Toulouse :

Le développement des déplacements à vélo ne peut se concevoir que dans un plan d'ensemble, où chacun pourra facilement associer vélo et transport en commun pour ses trajets quotidiens.  Vélô-Toulouse est indéniablement une solution intéressante, pour peu que l'offre en vélos soit suffisamment étendue, bien située par rapport aux transports en commun et réponde à toutes les demandes au moment souhaité. Vélô-Toulouse doit pouvoir encore se développer et étendre sans doutes ses services. On devrait par exemple pouvoir ajouter un siège enfant ou encore une remorque à ces vélos. 

Mais l'exclusivité accordée à un opérateur en matière de location de vélos n'est pas satisfaisante. L'interconnexion entre plusieurs opérateurs devrait pouvoir être étudiée sans verrou contractuel.

Des acteurs locaux, à l'image de Movimento, doivent pouvoir développer une offre de service et acquérir la taille suffisante à la pérennisation de leur activité. L'économie solidairenous semble particulièrement adaptée au développement d'offres de location, réparation, parking... sur l'ensemble de l'agglomération, avec des objectifs d'insertion ou de réinsertion. Nous souhaitons susciter ou soutenir les initiatives locales. Un service public pourrait être étudié si nécessaire.

L'initiative privée doit aussi être encouragée. Par exemple, une aide technique ou fiscale pourrait être proposée pour une (ou plusieurs) entreprise qui souhaiterait développer un système de prêt de vélos pour ses employés à proximité d'un arrêt de transport en commun.

Nous proposons aussi d'étudier la possibilité que les futurs tramways puissent transporter les vélos.


Mise en place de parking vélo sécurisés aux "noeuds" d'inter modalité ?

Plus généralement, garer son vélo à Toulouse est un problème. Le vol est fréquent et représente un frein à l'utilisation. Résoudre cette question s'intègre dans notre problématique de sécurité. 

Nous prévoyons la construction de parkings surveillés, protégés et gratuits dans toute l'agglomération, particulièrement aux abords des accès aux transports en commun. La définition des priorités en la matière sera concertée avec tous les acteurs, avec le souci là aussi de développer l'inter modalité.


Promotion du cyclisme urbain :

Le préalable, c'est de créer toutes les conditions pour une pratique agréable et sécurisée du vélo. Une campagne de communication peut être envisagée pour par exemple valoriser les comportements civiques et écolos des cyclistes.

La promotion du vélo doit s'inscrire dans une promotion du sport en général et la lutte contre la sédentarité, avec toutes ses conséquences en matière de santé publique. Nous proposons l'organisation chaque dimanche d'une balade dans Toulouse et ses environs sur un parcours à chaque fois différent et libéré des voitures.La Maison du vélo pourrait en être le maître d'oeuvre.

Nous souhaitons aussi inciter les entreprises et les collectivités territoriales à favoriser le vélo pour le déplacement de leurs salariés. La Mairie devra donner l'exemple.


Prévention et répression du stationnement intempestif sur les aménagements cyclables ?

Le fait d'entraver la circulation des déplacements doux ou collectifs doit être sanctionné avec la plus grande rigueur. Mais nous comptons d'abord aménager un maximum de pistes cyclables pour qu'elles soient visibles et ne puissent pas être entravées.


Prévention et répression des infractions des cyclistes ?

La campagne pub de l'actuelle mairie, mettant au même niveau les infractions des piétons, cyclistes ou automobilistes, n'était pas juste. Les personnes qui choisissent de se déplacer sans polluer doivent être valorisées. 'autant que la chaussée est souvent un milieu hostile au cycliste, obligé de composer avec le code de la route pour assurer sa propre sécurité. Nous souhaitons qu'une discrète tolérance soit appliquée dans ces situations. Par contre, il s'agit d'appliquer les règles sans laxisme lorsqu'un cycliste met autrui ou lui-même en danger. 

La prévention des infractions doit s'inscrire dans notre objectif global de sécurité. Afin de sensibiliser les jeunes à la sécurité routière, nous souhaitons réfléchir à un diplôme de "bonne conduite à vélo", en partenariat avec les acteurs de la sécurité routière.


Evolution des règles d'urbanisme pour l'intégration d'aménagements vélo dans l'habitat collectif ?

Cette "contrainte" doit être intégrée dans les projets immobiliers, à travers le Plan Local d'Urbanisme. De même qu'un nombre de places de parking est associé à la construction de chaque logement, il faut étudier un dispositif similaire pour l'attribution de places de vélo dans un local fermé pour chaque habitant d'un nouveau logement.


A propos de la LMSE et du grand contournement : 

Au regard de notre objectif d'un vrai développement durable pour Toulouse, la LMSE ne doit concerner, pour l'essentiel de son parcours, que des bus en site propre, des cyclistes et des piétons. Un nouveau pont sur le canal n'est pas justifié et sacrifierait le seul espace encore préservé du secteur.

Même si l'on oubliait la contrainte écologique (comme c'est le cas pour Monsieur Moudenc), le seul grand contournement possible (et donc très éloigné du centre-ville) n'aurait, en agissant essentiellement sur le trafic de transit, qu'un impact marginal sur l'engorgement du périphérique. Un tel ouvrage précéderait forcément une aggravation de l'étalement urbain.


Pourquoi voterions-nous pour vous en tant que cyclistes ?

Parce que même en tant que cyclistes, vous seriez sensibles à notre projet global pour les habitants de Toulouse et de son agglomération. Parce que vous ressentiriez qu'après 36 années de droite au pouvoir, la gauche doit être unie pour changer Toulouse. 



Merci aux membres de l'Association Vélo pour votre engagement, votre questionnaire et enfin vos propositions, à partir desquelles nous souhaitons très prochainement engager un échange utile pour l'avenir de Toulouse et de son agglomération.


Le vélo en question dans la Dépêche

Reconnaissons une volonté affirmée, autant de la part de Cohen que de Forget, de développer fortement le vélo à Toulouse, ceci dans la concertation, en particulier avec les associations. Se disputer la paternité d'engagements qui répondent à l'air du temps n'a pas de sens. Remarquons quand même que les Verts, qui proposent un vrai développement durable depuis plus de 20 ans, on choisi de participer à la liste de Pierre Cohen. Et ça ce voit dans le programme : aménagements "verts" de la Garonne et du Canal, éco-quartiers, clauses sociales et environnementales dans tous les cahiers des charges, produits frais et bio dans les cantines scolaires, plan d'isolations des logements anciens, diminution des produits toxiques dans les logements, maison de la prévention environnementale pour faire le lien entre pollution et santé, fermeture de l'aéroport la nuit, principe de précaution en matière de technologies émettrices de rayonnements électromagnétiques (antennes relais, wi-fi...) ... et enfin la priorité aux modes de transports doux et collectifs. Ajoutons d'ailleurs que la diminution de la place accordée à la voiture fait partie de nos objectifs et qu'avec 19000 habitants de plus dans l'aire urbaine chaque année, stabiliser le nombre de voitures dans l'agglomération est déjà très ambitieux.
Le candidat Moudenc semble hors jeu. Pour ses représentants, traiter les discontinuités consiste à relier entre elles les voies cyclables, sans s'occuper du fait qu'elles disparaissent à chaque croisement... Quand au grand contournement, ils semblent avoir oublié que l'objectif de départ était de désengorger le périphérique. Les adeptes du tout routier ne tiennent pas la route...
Les représentant de Simon semblent mettre en priorité la gratuité totale des transports, sans en mesurer tous les effets, alors que la priorité est au développement de l'offre quel que soit le lieu d'habitation ou de travail.
Derrière les mots, souhaitons que chaque Toulousain mesure bien la sincérité des engagements portés par les candidats.