mardi 12 mai 2009

1ère journée à Bruxelles au salon Vélo-City.

Le thème général est "Recycling cities". Le jeu de mots fonctionne en français et résume bien l'enjeu, qui dépasse d'ailleurs largement le seul développement du vélo : augmenter la densité urbaine, partager et ouvrir l'espace public, réduire les vitesses, les distances, le nombre de déplacements, l'utilisation de la voiture, développer l'inter modalité (en particulier entre transports collectifs et modes doux), connaître le "coût vérité" des déplacements... Le vélo doit avoir toute sa place dans ces objectifs et une approche globale associant mobilité et urbanisme. Nous ne trouverons notre salut que dans une diversité de solutions.
Je retiendrai en particulier l'intervention de Georges Amar, ancien directeur de la RATP, sur les changements de mentalité en matière de mobilité. Nos objectifs ne sont plus d'augmenter notre vitesse de déplacement mais d'augmenter le nombre de contacts possibles à l'occasion d'un déplacement. Aujourd'hui, l'innovation procède plus souvent par métissage : par exemple, le pédibus ou vélobus.
Sur le stand du Club des Villes et Territoires Cyclables (français), nous avons fait un petit point sur le développement du vélo en libre service. Après une première tentative ratée, Bruxelles s'apprête à inaugurer sa nouvelle offre VLS avec un nombre de vélos comparable à ceux de Toulouse et le même opérateur (JC Decaux). Pascal Smet, ministre bruxellois en charge de la mobilité, m'indique que ce service ne coûte rien à la municipalité car entièrement financé par la publicité. Les vélos seront en outre disponibles 24h/24, comme à Paris et Lyon et contrairement à Toulouse. Et là, je me dis que Mr Moudenc, dans l'urgence d'avoir les VélOToulouse avant les élections, n'a pas très bien négocié avec JC Decaux...
Quelques actions glanées au fil des intervenants :
- prêt gratuit de vélos, diplômes de "cycliste citoyen", pôle des mobilités alternatives à Bordeaux...
- plus de vélos que de voitures à Amsterdam où 60% des gens se rendent en centre-ville à vélo et où 1 heure de stationnement auto peut coûter 5 € (ceci doit contribuer à expliquer cela...), miroirs pour éviter l'angle mort, décompte d'attente aux feux pour les cyclistes, piste cyclable provisoire créée même en cas de travaux, ferries gratuits pour cyclistes et piétons, campagne de pub pour être bien éclairé, marquage gratuit pour lutter contre le vol...
- à Portland (USA), panneaux de jalonnement qui indiquent la distance et le temps en fonction de la destination, promotion de l'industrie du cycle...
- quant à Odense (Danemark), non contents de leurs 30% de part vélo, ils visent 35% pour 2020 avec en particulier un nouveau parking de 600 places et des aménagements conçus par des designers.
En fin de journée, une ballade à vélo a réuni 2 à 300 cyclistes.
Je dispose pour l'occasion et pour la suite du séjour d'un vélo pliant de marque Dahon. Une espèce de pliant de course, très agréable et rapide avec un très bon changement de vitesses Nexus 7 vitesses. Avec ça, on peu changer de vitesse arrêté et repartir sur le bon développement. Appréciable en ville.
Nous avons fait le tour de la Bruxelles sous la pluie, l'occasion pour moi de retrouver de très beaux endroits. Je n'ai jamais vu autant de vélos pliants et particulièrement de Brompton au mètre carré. C'est pourtant un vélo qui coûte plus de 1000 €... Relativisons quand même. Nous étions entre militants cyclistes, et beaucoup venaient de loin (en train + vélo pliant, donc). Après discussion avec un responsable de la politique vélo de la région bruxelloise, j'ai confirmation que par manque de stationnement et par recherche d'intermodalité, de nombreux bruxellois ont adopté le pliant.
Bruxelles est moins avancée que Toulouse en matière d'aménagements cyclables mais veut faire un gros effort. L'état de la voirie est mauvais et ils vont avoir un problème supplémentaire à régler : les pavés. Ils sont terribles.
Le soir, à l'arrivée de la ballade à vélo, j'attendais une réception un peu convenue, comme ça peut être le cas en pareille occasion. Nous nous sommes retrouvés dehors, à manger des frittes, gaufres et boire de la bière sur une jolie place bruxelloise, au son d'une excellente fanfare, mais sous la pluie malheureusement. L'ambiance était donc chaleureuse.
J'ai beaucoup discuté avec des personnes travaillant sur la politique vélo à Séville. Ils ont procédé à l'inverse de Toulouse (donc dans le bon sens), en ne traçant que des pistes continues, quitte à y mettre un gros budget (18 M € en 2 ans). Une ville qu'il sera certainement très instructif de visiter.

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