samedi 25 décembre 2010

Vous avez dit vote utile ?

Gaby Cohn-Bendit ne veut voter au 1er tour des présidentielles que pour un candidat qui a des chances de figurer au second (http://www.liberation.fr/politiques/01012309575-les-ecolos-et-2012).

D'accord avec lui. Et comme lui, j'ai voté Jospin en 2002 et Royal en 2007.

Mais en 2012, Eva Joly a des chances d'être au second tour, et peut-être plus de chances qu'un socialiste de battre Sarkozy ou Le Pen.

Eva Joly incarne l'exacte opposition à Sarkozy. Les Français pourraient ne pas s'y tromper !

lundi 20 décembre 2010

LOPPSI 2 : circulez, y'a rien à voir !

Attardons-nous d'abord sur ce que signifie "LOPPSI" : il y est question de "performance" en matière de sécurité intérieure. Ce terme renvoie plus au monde de l'entreprise, à une logique de privatisation...

Nous sommes bien loin de la prise en compte de l'humain, à commencer par les dispositions relatives aux personnes sans domicile fixe : la loi LOPPSI 2 prévoit une procédure d’exception, à l’initiative du Préfet et en l’absence du juge, pour expulser les habitants installés de manière « illicite ». Sans minimiser les questions de cohabitation entre personnes sans domicile fixe et riverains, il est quand même trop facile de vouloir résoudre ces situations en se dotant d'un arsenal juridique pour faciliter encore les expulsions.

La droite montre ici tout ce qu'elle porte de plus nauséabond. Au lieu de tenter de résoudre des difficultés, pour l'essentiel dues à la précarisation de plus en plus de gens, c'est tellement plus simple d'éliminer le "problème" par des expulsions, si besoin musclées et sans suivi judiciaire. Pour envoyer les gens où ? Hors de France ? Beaucoup sont français…

Puisqu'il est question dans cette loi de "performance", interrogeons-nous sur le coût social d'un dispositif créant encore plus de désespoir dans la population. La manifestation de samedi s'est terminée par des affrontements très durs en plein centre de Toulouse. S'agit-il vraiment d'améliorer le Vivre ensemble, ou de servir les intérêts des lobbies de la sécurité ?

C'est avec des projets comme ceux-là qu'on banalise les idées d'extrême droite et qu'on fait le jeu de Madame Lepen… Et l'histoire nous enseigne que les électeurs préfèrent l'original à la copie.

vendredi 17 décembre 2010

Débat sur les VélOToulouse

Ma réponse en conseil municipal au voeu porté par Jean-Luc Moudenc en faveur d'un plus grand rééquilibrage entre les stations de VélOToulouse.

Je vous remercie pour votre voeu qui est l'occasion de faire un point sur les VélOToulouse et plus généralement sur les services vélo.
Les avantages des Vélos en Libre Service (ou VLS) sont évidents : je retiendrais surtout la visibilité, l'image positive et novatrice qu'ils ont donné au vélo, et aussi le fait qu'ils ont permis aux sceptiques de s'y remettre.

Nous devons aussi regarder les inconvénients du système parmi lesquels le coût pour la ville : 4, 7 M € par an, ce qui revient à 2000 € par vélo et par an. 2 à 3 fois plus que ce que vous avez consacré annuellement aux aménagements cyclables pendant votre mandat ! Mais nous sommes au niveau d'un coût par déplacement comparable à nos transports collectifs. Donc, ça se défend. Mais quand je vois une ville comme Strasbourg dépasser les 10 % de déplacements à vélo sans avoir de VLS, je ne peux m'empêcher de penser qu'il aurait fallu commencer par un plan vélo global avec en premier lieu des aménagements cyclables continus et de qualité.

Le voeux du groupe UMP indique un autre problème : celui de la vacuité ou de la saturation de certaines stations à certaines heures. Mais nous ne pouvons pas attendre que des universités, des stades ou des lieux de spectacles puissent être desservis efficacement par des stations VélOToulouse pouvant accueillir au maximum une soixantaine de vélos. Je regrette que vous le découvriez maintenant, Mr Moudenc.

A nous de proposer aux Toulousains d'autres moyens de pratiquer le vélo urbain. C'est le sens de la convention passée entre le Grand Toulouse et la Maison du Vélo qui propose la location de vélos classiques ou pliants. C'est le sens de l'évolution récente du PLU, pour développer le stationnement des vélos dans les logements neufs. C'est enfin le sens du plan vélo en préparation qui doit nous permettre entre autre de développer encore le stationnement sécurisé et la location.

Après, nous avons bien sûr en tête d'améliorer le service rendu par les VéloToulouse et en particulier d'obtenir une meilleure rotation.

Mais ôtez-moi d'un doute… Ce contrat qui nous engage pour 15 ans à 4,7 M € / an, avec comme vous le dites, un service qui doit être amélioré, c'est vous qui l'avez signé… Je trouve assez fort que par un voeu, vous nous demandiez de renégocier quelque chose que vous avez vous-même conclu pour 15 ans.
Eh bien figurez-vous que c'est déjà ce que nous sommes en train de faire. Mais contrairement à vous, non contraints il est vrai par une échéance électorale, nous avons choisi de prendre le temps de négocier dans l'intérêt des usagers et de la collectivité.

jeudi 16 décembre 2010

A propos des projets de LGV.

Après les vifs échanges en conseil de communauté entre PS et EELV sur les projets de LGV Tours/Bordeaux et Bordeaux/Toulouse, voici quelques arguments...



Les écologistes soutiennent depuis longtemps le train plutôt que l'avion et la route.


Mais un projet de cette ampleur et de ce coût doit s'inscrire dans la vision globale d'une ligne ralliant Montpellier et Barcelone, et d'une relance du fret ferroviaire - en particulier grâce à la voie ferrée libérée - . Sans assurances sur ces points, le partage de la ligne existante entre TGV et TER devient l'option la plus réaliste.

Avec les travaux prévus sur le tronçon Tours Bordeaux, Toulouse serait déjà à 4h de Paris. Sans doutes de quoi convaincre de nombreux usagers de l'avion lorsque le baril de pétrole dépassera les 200 $.


Sur le plan financier, ce sont plusieurs centaines de millions d'€ que les collectivités locales devront mettre au pot du projet de LGV Bordeaux Toulouse. Autant d'argent à ne plus consacrer à nos transports en communs locaux, à nos réseaux cyclables… Le jeu en vaut-il vraiment la chandelle ? Vaut-il mieux gagner 45 minutes pour rallier Paris ou avoir plusieurs nouvelles lignes de tram dans l'agglomération ? Que valent les quelques milliers de bourgeois qui voyagent quotidiennement entre Toulouse et Paris, par rapport aux (quelques) CENTAINES de milliers d'usagers actuels et potentiels des transports collectifs et aménagements cyclables de l'agglomération toulousaine ? A lire le préambule du point d'étape du Plan de Déplacements Urbain traitant des transports collectifs, ces privilégiés seraient donc en partie responsables de ce PDU moins ambitieux ?


Est-il normal que depuis les années 2000, l'Etat se désengage à ce point de projets d'infrastructures nationaux et européens ? Pourquoi nos collectivités devraient-elles payer pour nous rapprocher de Paris ? Peut-être serait-il plus pertinent de nous rapprocher d'abord de Barcelone... Est-il normal qu'avec les Partenariats Public Privé, l'argent public finance d'énormes rentes pour des groupes privés ? Est-il normal qu'un état organise la concurrence entre les collectivités territoriales pour le développement des infrastructures nationales ?


Aujourd'hui, le premier argument commercial pour un avion de ligne est sa consommation, donc son coût de fonctionnement. Il serait peut-être utile de considérer le train sous cet angle. Les techniciens nous disent qu'au delà de 250 km/h, l'efficacité économique du train baisse, et même que 220 km/h suffisent.

A la voix des techniciens, ajoutons celle des usagers réguliers de la SNCF. Que demandent-ils ? "Plus vite, plus vite !" ou "Donnez-nous notre train quotidien !", si possible fiable, régulier et confortable... Le réseau ferré est plus que vieillissant. Il faut s'atteler en urgence à sa modernisation. Le train n'a pas vocation à ne desservir que les métropoles et prendre le reste des habitants de ce pays pour des vaches... à lait.


J'en oublierais presque les questions écologiques... Quel serait son impact environnemental réel en construction et en fonctionnement ? En aménagement du territoire. En émissions de Gaz à Effet de Serre. En biodiversité... Après tout, même si l'on ne s'en rend pas compte à 250 km/h, ce ne sont pas que les contribuables non desservis qui regardent passer le TGV.


Enjeu écologique, enjeu financier, enjeu de société : dans quel monde voulons-nous vivre ? Nous avons tous rêvé d'un monde futuriste où l'on voyageait à grande vitesse. C'était le temps du Concorde, des routes sans limitation de vitesse, des hydroglisseurs, des trains sur coussin d'air et aussi... des débuts du TGV ! Mais déjà, le pétrole, à défaut de manquer, nous faisait quelques "chocs" et nous nous mettions à vouloir "avoir des idées", faute de pétrole, à dire "La vitesse, c'est dépassé".

Pensons d'abord à moderniser les trains existants pour y rendre les voyages plus propices au travail, plus agréables et plus reposants. Après tout, quoi de plus rapide dans un emploi de temps qu'un trajet en train de nuit (à condition d'arriver à y dormir...) ?


Essayons d'anticiper notre futur le plus probable, plutôt que de rester figés dans un futur rêvé, mais dépassé.

jeudi 2 décembre 2010

Sanction maintenue pour Alain Refalo : le gouvernement s'acharne et refuse l'apaisement.

Communiqué Philippe Goirand, porte-parole d'EELV Toulouse et d'Antoine Maurice, président du groupe des élus EELV du Grand Toulouse.

Les militants et les élus EELV du Grand Toulouse apportent leur entier soutien à Alain Refalo, professeur des écoles à Colomiers, après le maintien de la sanction qui le touche. Malgré la recommandation du Conseil Supérieur de la Fonction Publique de l'Etat (CSFPE), de convertir la sanction en un simple blâme, le ministre de l'éducation Luc Chatel a décidé de maintenir une sanction lourde et disproportionnée (l'abaissement d'un échelon) à l'encontre d'Alain Refalo.

Rappelons que son acte de désobéissance se résumait à organiser un atelier théâtre pendant les 2 deux heures hebdomadaires d'aide personnalisée. Rappelons aussi que cette aide personnalisée a été mise en place à la rentrée 2008 pour justifier la réduction du nombre d'heures d'enseignement hebdomadaire (de 26 à 24), et la suppression de 3000 postes de RASED. Rappelons enfin que sa mise en place brutale et sans concertation a laissé bon nombre
d'enseignants dans la perplexité d'une difficile interprétation de son application, surtout en début d'année scolaire. Alors, pourquoi pas un atelier théâtre ?

En refusant la mesure d'apaisement recommandée par le CSFPE, le gouvernement veut faire d'Alain Refalo un bouc émissaire, et réduire la contestation des nombreux enseignants qui témoignent de conditions d'enseignement se dégradant d'année en année. Finalement, il s'agit de mater cette nouvelle forme d'action qu'est la désobéissance civile.

Les tensions que connaît l'Education Nationale (et les services publics dans leur ensemble) sont la conséquence d'une réduction drastique des moyens imposée par un gouvernement obsédé par l'idéologie boutiquière de la chasse aux fonctionnaires et du transfert des richesses au privé.
Affaiblir le système éducatif public, c'est organiser à la source l'explosion des inégalités.

lundi 29 novembre 2010

4 ème révision du Plan Local d'Urbanisme et vélo

(Intervention pour les élus EELV au conseil municipal de vendredi 26/11/10)

Pierre Cohen a justement redit que l'objectif du PDU était d'abord de réduire la place de l'automobile en multipliant les solutions alternatives à la voiture particulière. Et c'est aussi par un fort développement du vélo que nous pourrons réduire en valeur absolue l'engorgement automobile.
Le stationnement sécurisé des vélos est, après la sécurité des cyclistes, le facteur le plus important pour développer le cyclisme urbain.
La 4ème modification du PLU est l'occasion d'instaurer de nouvelles normes de stationnement pour les 2 roues. Leur seront consacrées des surfaces correspondant à 4% des surfaces habitables pour le logement et 6% pour les bureaux.
Bien sûr, nous aurions préféré que ces nouvelles normes distinguent les vélos des 2 roues motorisés, et précisent la nature des aménagements pour stationner les vélos en sécurité. Nous essaierons d'aller plus loin a l'avenir, dans un contexte réglementaire compliqué, en regrettant que le Grenelle de l'environnement ne marque pas d'avancée sur ce sujet, comme sur le vélo en General.

jeudi 25 novembre 2010

Interview sur radio FMR

Merci à l'accueil de Dominique Burdin pour radio FMR à son émission MACH-BIO. Mon interview de mercredi 18 novembre peut être écoutée sur le site Mach-Bio: http://machbio.blogspot.com/ .

lundi 15 novembre 2010

Oh eelv, prend ton envol !

Week-end au vert dans le val d'Aran avec un oeil sur mon mobile pour suivre la création de notre nouveau mouvement écologiste. Mais quel animal peut bien être ce Eelv ? Un oiseau, bien sûr, comme celui que j'ai photographié le même jour sur le plat de Beret. Souhaitons-nous de prendre notre envol pour aller loin. Je ne vois pas d'autre voie pour le renouvellement des idées, de la vie politique, du vivre ensemble...
Après, l'actualité est principalement occupée par le changement de packaging d'une marque de soupe. Les aspects greenwashing et consensuels ont été en partie gommés. La formule reste, en plus concentrée...
Raison de plus pour proposer de nouvelles recettes, plus nourrissantes, digestes et à la portée de tous.

mardi 9 novembre 2010

A propos du procès du chauffard qui a tué Jonathan

Hier s'est tenu le procès du chauffard qui a tué Jonathan, jeune cycliste de 19 ans qui a eu le malheur de se trouver sur sa folle trajectoire cette nuit du 3 avril 2009 boulevard Séjourné.
L'association Vélo s'est portée partie civile à ce procès ce qui semble être une première. Lors de la cérémonie il y a un an sur le lieu du drame, la famille a bien indiqué qu'elle soutenait l'action de l'asso Vélo consistant à médiatiser cette triste affaire, pour sensibiliser les Toulousains sur la nécessité de changer certains comportements, mais aussi pour interpeler les pouvoirs publics sur les aménagements à réaliser pour sécuriser les déplacements doux.
L'asso Vélo demande en particulier une voie bus ouverte aux vélos pour ne plus avoir une 2 x 2 voies automobiles à cet endroit. Je suis d'accord sur le fait qu'une ville du XXI ème siècle ne doit plus avoir de 2 x 2 voies en pleine ville, si on veut favoriser les déplacements alternatifs. Mais une voie bus doit d'abord être justifiée par la présence d'un bus, ce qui ne se décide pas du jour au lendemain.
Tous ces sujets associés pourraient laisser penser que l'aménagement de cette voie bus aurait pu permettre d'éviter l'accident. Ce n'est probablement pas le cas, parce qu'un chauffard ivre n'a que faire des marquages au sol le cantonnant sur une voie.
Je suis mal à l'aise dans le lien qui est fait entre drame et polémique. Il y a un temps pour chaque chose. Hier, et encore aujourd'hui, j'ai repensé au drame. Et je n'ai pas voulu me rendre au procès pour ne pas répondre (et par là même alimenter) la polémique.

lundi 18 octobre 2010

Concert du groupe Sexion d’Assaut à Toulouse : une décision à reconsidérer

Communiqué de Régis Godec, président du groupe des élus Verts à la mairie de Toulouse et de Philippe Goirand, porte-parole du groupe local des Verts de Toulouse.

Le 22 octobre, un concert du groupe de de « Sexion d’Assaut » est programmé sur la scène du Ramier. L’un des membres de ce groupe s’est scandaleusement illustré par cette déclaration, publiée dans magazine « International Hip Hop » de juin dernier : "Pendant un temps, on a beaucoup attaqué les homosexuels parce qu’on est homophobe à 100 % et qu’on l’assume." Il a également qualifié l’homosexualité de "déviance qui n’est pas tolérable".

Bien avant cette interview, Sexion d’Assaut avait ponctué certains morceaux de propos de haine envers les homosexuels. Jusqu’à cet appel au meurtre : « Je crois qu’il est grand temps que les pédés périssent, coupe leur le pénis, laisse les morts, retrouvés sur le périphérique ».

Face à des messages aussi scandaleux, nous rappelons que la loi réprime la publication de propos injurieux ou caractérisant une provocation à la violence envers les personnes homosexuelles. Et nous nous associons à l’indignation exprimée par les associations de lutte contre les discriminations.

Partout en France des propriétaires de salles de spectacles ont pris leurs responsabilités, puisqu’une douzaine de concerts de Sexion d’Assaut ont été annulés à ce jour.

Nous regrettons que le gérant du Ramier ne semble pas décidé à prendre les siennes. Monsieur Lasserre croit opportun de justifier sa décision de maintenir le concert en affirmant qu’on ne peut pas le qualifier d’homophobe, puisqu’il est propriétaire d’une boîte de nuit fréquentée par la communauté homosexuelle. Outre que les opinions personnelles de Monsieur Lasserre sont d’une importance assez secondaire dans cette affaire, il ne peut se dédouaner ainsi de choix de programmation qui l’engagent, de la même manière que n’importe quel acteur culturel est engagé par ce qu’il propose au public.

C’est pourquoi, en tant qu’élus d’une municipalité engagée contre le racisme et toutes les discriminations, nous l’invitons vivement à reconsidérer sa décision.

jeudi 14 octobre 2010

Plénière des Verts/EE et politique vélo.

Mardi prochain en plénière des Verts/EE, je présenterai la politique vélo au niveau toulousain et grand-toulousain. N'hésitez pas à m'envoyer déjà vos questions.
D'autre part, je vous propose de participer à une action de communication collective pour promouvoir le vélo urbain : il faudrait que vous veniez si possible à vélo et que vous m'indiquiez la distance et la durée d'un trajet régulier à vélo.

lundi 11 octobre 2010

Double-sens cyclable, version western frite

Continuons les tribulations de Raph Ancel dans un contre-sens cyclable...

0 émissions de CO2, en mouvement : la version belge.

Après la version française, rattrapons le coup avec ces superbes vidéos belges, savant mélange d'humour et de pédagogie. La suite ici : http://www.gracq.be/CAPSULES/Accueil .

0 émissions de CO2, en mouvement

La dernière pub Citroën pour la nouvelle C4 a de quoi faire réfléchir. On y voit une foule de cyclistes suivre un voiture parce qu'elle ne pollue pas à l'arrêt (son moteur s'arrête automatiquement). Le message est : "0 émissions de CO2, à l'arrêt".
De formation publicitaire, l'envie me prend d'essayer d'identifier les messages cachés de ce film, messages pas forcément souhaités par leurs auteurs...

Les points positifs : la rue appartient aux cyclistes et la voiture est l'exception (dommage que les piétons et transports collectifs en soient absents). Le point de vue des cyclistes est la référence en matière de déplacement écolo, même pour choisir une voiture. Après tout pourquoi pas. La plupart des cyclistes possèdent une voiture, même s'ils cherchent à l'utiliser intelligemment.
En négatif : dans quel pays sommes-nous ? Pas en France... aux USA. Quelles têtes ont nos cyclistes. Diverses et variées, mais forcément très caricaturales... Nous sommes dans la diversité, la tolérance, le partage, mais c'est tellement forcé, irréel avec ces rues presque vides hormis nos cyclistes et notre C4, que nous pourrions être... sur une autre planète... genre remake américain de "La belle verte" de Coline Serreau.
Donc, le vélo, c'est super, mais pas forcément pour nous, petits français.

Enfin, on avance... Le vélo est passé du statut de véhicule ringard à la caution "green washing" pour vendre un autre produit... Mais la frustration grandit de ne pas avoir encore une campagne nationale incitant chacun à se mettre au vélo ! Le slogan en est tout trouvé : "0 émissions de CO2, en mouvement !".

jeudi 7 octobre 2010

Plan vélo du plan climat ?

Le plan climat du Grand Toulouse a été lancé aujourd'hui en présence d'un auditoire moyennement nombreux où les élus du Grand Toulouse étaient particulièrement peu présents... Pierre Radanne a été appelé pour orchestrer la manoeuvre, ce qui est assurément un excellent choix. Sa première tâche sera probablement de mobiliser les énergies... humaines.

Invité à la tribune, j'ai pu y "dérouler" ma vision d'un plan vélo pour ce plan climat.

Qu’attendre d’un plan climat ? Qu’il intègre entre autre un plan vélo...
En matière d’état des lieux et d’objectifs, le travail a été en partie réalisé par nos prédécesseurs : les discontinuités cyclables majeures ont été identifiées, priorisées par un schéma directeur et une programmation pluri-annuelle.
Mais la programmation s’enrichit continuellement au fil des nouveau besoins identifiés, en lien avec les habitants du Grand Toulouse (je pense en particulier aux retours issus des assises de la mobilité) et en lien aussi avec les associations. De plus, l’objectif d’avoir des voies cyclables continues me semble devoir être continuellement réaffirmé. Enfin, développer le vélo ne peut pas se résumer à plus de pistes ou bandes cyclables...

La qualité des aménagements est un facteur essentiel pour donner aux cyclistes la sécurité et le confort qu’ils méritent. Ils font l’effort de se déplacer sans polluer. Nous leur devons bien cela, même s’ils bénéficient déjà d’une meilleure santé et gagnent plus de temps dans leurs déplacements quotidiens. La charte technique des aménagements lancée cette année sera rapidement, j’espère, l’outil qui nous manque actuellement.

La généralisation des zones à vitesse modérée (zone 30, zone de rencontre), ainsi que la mise au norme des zones 30 existantes afin de généraliser les double-sens cyclables dans les rues en sens unique, voilà des aménagements qui contribueront aussi à développer largement le vélo en ville.
J’insiste au-près des sceptiques sur le fait que les contre-sens cyclables en zone 30 sont générateur de sécurité pour les cyclistes, parce qu’ils sont plus visibles et raccourcissent leurs trajets. Pour peu, évidemment, que les aménagements des zones 30 soient qualitatifs.
Mais de tels aménagements restent peu chers et peuvent être déployés rapidement.

Plus généralement, l’accompagnement de la pratique cycliste doit se traduire par un plan d’action comportant de multiples volets : intermodalité avec les TC, stationnement sécurisé en toutes circonstances, location de courte ou longue durée, aide à l’acquisition de vélos pliants ou électriques, information, formation... Nous devons toucher un maximum de gens par des actions variées. Le cycliste n’est pas seulement ce militant fagoté dans son gilet jaune fluo qui énerve l’automobiliste bloqué dans les bouchons, ou alimente la polémique à l’envie des médias locaux... Le cycliste est divers et a des attentes diverses en matière d’aménagements et de services. Pour tout vous dire, ce n’est pas le militant cycliste qui m’intéresse le plus. C’est le futur cycliste qui m’intéresse. Celui (ou celle) qui n’a pas encore imaginé qu’il pourrait être cycliste. Je suis sûr que certaines ou certains parmi vous ne s’imaginent pas cyclistes urbains...

Ce futur cycliste, il faut le réveiller. Ca passe bien sûr par la communication. Plus précisément par une stratégie de communication, qui peut être tour à tour ciblée ou massive, mais doit être régulière et créative.
Pourquoi les pays du Nord communiquent-ils autant pour développer le vélo, alors qu’ils ont déjà beaucoup plus de cyclistes urbains que nous ? Parce qu’ils savent que si c’est fait correctement, c’est peut-être le meilleur investissement à faire pour changer les habitudes.

C’est donc un plan d’action global pour le vélo qui faut, comme pour d’autre domaines impactant directement nos émissions en GES.

C’est au vu des moyens affectés que notre plan climat sera apprécié.
En matière de vélo, les investissements nécessaires sont globalement évalués. La programmation des aménagements cyclables de la CUGT, c’est 45 M €, hors grands projets qui impactent aussi le vélo, ou encore les zones 30. Le dernier projet de PDU approuvé par la CUGT nous situe dans les mêmes ordres de grandeur en chiffrant l’ensemble des investissements cyclables à 150 M € pour le périmètre Tisséo d’ici 2020, ce qui représente environ 100 M € pour la CUGT ou encore 10 M € par an. Reste à évaluer les actions complémentaires. Le groupe de travail Vélo qui se tiendra tout à l’heure nous permettra d’en savoir plus.

Nous sommes donc à peu près à un niveau d’investissement comparable au tram Garonne. Ayons bien en tête qu’il s’agit d’un plan d’urgence pour nous mettre au niveau de nombreuses villes européennes, avec en ligne de mire un impact fort sur l’ensemble du Grand Toulouse et la réalisation de l’objectif que nous nous sommes fixés en signant la charte de Bruxelles : 15 % de déplacements cyclistes en 2020 contre environ 4 % actuellement.

Je crois sincèrement que l’investissement dans le vélo est de très loin le plus rentable pour réduire l’utilisation de la voiture en ville, sans parler de toutes les économies générées en matière de santé, ou encore de préservation de la voirie. Mais il faut quand même “quelques” moyens.

Pour faire de la bonne musique, il faut de bons musiciens, et éventuellement un chef d’orchestre. Plusieurs chefs d’orchestre, c’est plus compliqué...
La concentration des actions pour le vélo au niveau d’une seule institution qu’est la CUGT est donc une bonne chose.
Gageons que le lancement de ce plan climat communautaire soit un signe fort en matière de bonne gouvernance et de partage efficace des responsabilités.

mardi 28 septembre 2010

Encore plus de voitures en ville ?

(Communiqué diffusé en tant que porte-parole des Verts Toulouse)


Une expérimentation visant à faciliter le stationnement de manière "intelligente" est en cours actuellement à Toulouse. Nous nous interrogeons sur l'objectif poursuivi et sur le montant de l'investissement envisagé. S'il s'agit de réduire la place de la voiture en ville en privilégiant le stationnement résident ou de certaines activités dépendantes de l'automobile, pourquoi pas. Mais s'il s'agit de faciliter le stationnement en général, c'est un afflux supplémentaire de voitures que nous obtiendrons, avec toutes ses conséquences en matière de pollution, d'insécurité, de bruit, et finalement d'engorgement de la ville… Donc, plutôt que de dépenser l'argent public à vouloir gérer les files d'attente automobiles, il est bien plus urgent de réduire le flux en ne garantissant le stationnement qu'aux automobilistes qui en ont vraiment besoin.


Alors que tant reste à faire pour les transports collectifs, les déplacements doux, un espace public plus accueillant, accessible et mieux partagé, souhaitons que le nouveau Plan de Déplacements Urbains ne tarde plus, reste ambitieux et clair sur les priorités. C'est une question de crédibilité au regard des engagements pris, du plan climat communautaire qui se dessine, ou encore de l'évaluation environnementale qui sera faite de ce PDU.

vendredi 24 septembre 2010

Prison Saint-Michel

(Intervention en conseil municipal pour le groupe des élus Verts toulousains)

J'interviens pour le groupe des Verts, mais aussi en tant qu'élu du quartier 5.3 et donc du quartier St-Michel. Nous allons bien évidemment voter cette délibération et nous souhaitons vraiment qu'elle soit approuvée unanimement.

Quelques points complémentaires. En plus d'être un lieu de mémoire, un patrimoine irremplaçable, la prison St-Michel donne l'opportunité de créer la centralité qui manque au quartier, en laissant apparaître l'organisation du bâtiment en étoile, en proposant un ou plusieurs équipements collectifs. Rappelons que le quartier St-Michel est particulièrement peu pourvu en la matière. Qui plus est, ces équipements se trouveraient non loin du futur quartier des sciences et ne seraient pas seulement tournés vers le quartier mais vers toute la ville.

Soyons bien conscients des possibilités exceptionnelles qu’offre ce bâtiment. L’abandon de cette perspective serait donc une cruelle déception pour les habitants du quartier, mais aussi la perte d’une opportunité d’envergure telle que les villes en rencontrent rarement.

Il est donc évident que la Ville doit acquérir la prison et offrir à ce lieu le projet qu’il mérite.


Question à l'opposition :

Si vous aviez un projet culturel pour la prison St-Michel, pourquoi n'avez-vous pas modifié le plan local d'urbanisme pour protéger le site ?


Plan de mobilité des employés

(Intervention en conseil municipal pour le groupe des élus Verts toulousains)


Les Verts vont voter pour ce projet de Plan de mobilité des employés qui comporte de nombreux points intéressants. L'incitation à l'usage des transports collectifs, au co-voiturage, à l'autopartage, la mutualisation des véhicules de service, l'utilisation des technologies de l'information en alternative au déplacement… Toutes ces mesures vont dans le bon sens.


Le vélo occupe une place de choix dans ce plan.

Avec la mise à disposition de vélos, classiques, pliants ou électriques ou d'abonnements VélOToulouse, l'installation de garages sécurisés et d'ateliers de réparation pour les vélos, de douches, toute une panoplie de mesures incitatives apparaît. Gageons qu'une nouvelle culture du déplacement écologique se développe, que des lignes de bus cyclistes soient mises en place ou encore qu'un site de la mairie gagne prochainement le concours "Allons-y à Vélo" organisé par l'Association Vélo.


Un bémol cependant. Nous souhaiterions que les moyens financiers et surtout les objectifs de ce plan soient précisément quantifiés, à partir d'un état des lieux des habitudes de déplacement des employés. La mise en place d'un comité de suivi nous apparaît aussi nécessaire, ainsi que la publication d'un rapport annuel.

vendredi 17 septembre 2010

Le vélo, signe intérieur de richesse


Ce vendredi soir, petite soirée particulièrement sympathique et intéressante à la Maison du Vélo où étaient exposés des vélos futuristes. Voici mon préféré, le cyclo-mixeur de l'entreprise de livraison à vélo Cyclo Transport. Comme quoi le vélo d'intérieur peut servir à autre chose qu'à faire des km fictifs. Le cocktail de fruits étaient très bon !

jeudi 16 septembre 2010

La petite reine, star de l’asphalte

( Article publié dans Direct Toulouse, le 16 septembre 2010 )

A Toulouse, il y a plus de 300 kilomètres de pistes cyclables et 276 kilomètres de zones mixtes, limitées à 30 km/h.

La Semaine européenne de la mobilité débute aujourd’hui dans la Ville rose. L’objectif annoncé de ces sept jours (jusqu’au 22 septembre) est d’inciter les habitants des grandes agglomérations qu’un moyen de déplacement réfléchi est une façon de réguler non seulement le flux des automobiles mais aussi de réduire les émissions de gaz à effets de serres. En deux mots : promouvoir l’éco-mobilité. Parmi les moyens de transports, les plus propres, la petite reine fait figure de star de l’asphalte. A Toulouse, le vélo est en passe de devenir l’un des moyens de locomotion les plus en vogue pour se déplacer dans-la ville.

Plusieurs raisons à cet engouement : l’implantation des vélos en libre-service, depuis trois ans (système Vélo Toulouse) rencontre un véritable succès et la municipalité a développé un large réseau de pistes cyclables. Au total, ce ne sont pas moins de 691 kilomètres (dont 304 dans la seule ville de Toulouse) de voies réservées aux vélos qui ont été construites dans l’agglomération (chiffres arrêtés au 30 juin 2010).

Les dernières créations de voies cyclables en date sont une liaison entre le Parc Activité Canal et la station de métro Ramonville (300 m), une partie de la Grand-Rue-Saint-Michel (750 m), et plus de 2,5 kilomètres sur la route d’Espagne. D’autres projets d’axes cyclistes sont à l’étude pour les mois à venir : le faubourg Bonnefoy et la route d’AIbi, le Grand Rond, l’avenue de Rangueil, et puis surtout l’aménagement de pistes cyclables tout le long du tracé de la nouvelle ligne de tramway entre la station Arènes et la zone de Garossos.

Zones de mixité

En plus des voies strictement réservées aux vélos, la municipalité instaure des zones limitées à 30 km/h (276 kilomètres à Toulouse au 30 juin 2010). « Les zones 30 sont des endroits de mixité entre voitures, vélos et piétons, où les cyclistes se sentent en sécurité. Nous souhaitons développer au maximum ces zones dans l’hyper-centre de la ville », explique Philippe Goirand, conseiller municipal délégué aux pistes cyclables et secrétaire de la comission transports au Grand Toulouse.

vendredi 10 septembre 2010

Vélo-école

Ce vendredi, j'ai participé à une réunion très constructive avec les responsable de la Maison du Vélo et les services du Grand Toulouse pour développer notre proposition de vélo-école en partenariat avec les établissements scolaires. L'objectif est ambitieux : 1500 jeunes formés d'ici fin 2011.
L'occasion de vous faire connaître le diplôme que j'ai obtenu lors de Velo-City à Copenhague (qu'est-ce qu'il ne faut pas faire pour faire avancer la pratique du vélo...). Faites le test vous-même ; êtes-vous capable de :
- regarder derrière vous en roulant
- lever la main en stoppant (comme tout bon cycliste à Copenhague)
- zigzaguer entre des cônes
- rester en équilibre sur le vélo en prenant un ballon dans un panier pour le mettre dans un autre.

lundi 30 août 2010

Des Fixies en ville


Pour rappel, un fixie est un vélo dépourvu de tout ce qui peut apparaître comme superflu : dérailleur, roue libre, garde boue, éclairage, freins... Donc, on freine en arrêtant de pédaler, ce qui suppose d'avoir de bons muscles (mais de nombreux fixies ont quand même un frein). L'heureux possesseur de la bête se prénomme Oscar et est étudiant en architecture. Il ne m'a pas fait l'effet d'un méchant écraseur de piétons sans défenses... Après ma tentative à Copenhague, il va falloir que je réessaye. Mais je préfèrerais sur piste...

mardi 24 août 2010

dimanche 8 août 2010

Le Vert...

Un texte que j'ai trouvé je ne sais plus où sur le net et qui traînait dans mon ordinateur. N'y voir que des considérations chimiques et esthétiques évidemment !

Le Vert avait jadis la particularité d'être une couleur chimiquement instable. Il n'est pas très compliqué à obtenir : de nombreux produits végétaux, feuilles, racines, fleurs, écorces, peuvent servir de colorant vert. Mais le stabiliser, c'est une autre paire de manche ! En teinture, ces colorants tiennent mal aux fibres, les tissus prennent rapidement un aspect délavé. Même chose en peinture : les matières végétales (que ce soit l'aulne, le bouleau, le poireau ou même l'épinard) s'usent à la lumière, et les matières artificielles (par exemple le vert de gris, qui s'obtient en oxidant le cuivre avec du vinaigre, de l'urine ou du tartre), bien que donnant de beaux tons intenses et lumineux, sont corrosives - le vert fabriqué de cette manière est un véritable poison (en allemand, on parle de Giftgrün, vert poison) ! Jusqu'aux périodes relativement récentes, les photographies en couleur étaient, elles aussi, concernées par ce caractère très volatil du vert.

Appel à signatures : Nous sommes tous français

Le constitutionnaliste Olivier Duhamel et quatre autres signataires lancent un appel solennel, déjà signé par plus de 8000 personnes, après les déclarations de Nicolas Sarkozy stigmatisant les Français "d'origine étrangère". Ils appellent le Président de la République "à apprendre les leçons du passé et à renoncer sans attendre à la mise en oeuvre d'une régression aussi contraire aux principes fondamentaux de la République".

signez la pétition

lien direct vers la pétition : http://www.mediapart.fr/club/edition/les-invites-de-mediapart/article/030810/nous-sommes-tous-francais

J'ai donc signé la pétition, ce qui est la moindre des choses face à ces diversions fascisantes. Mais nous devons nous interroger sur nos réponses face à une société de plus en plus violente, sans démagogie ni angélisme.

Info Biclou Futé : ça roule au Pouliguen, moins à Batz sur Mer.

Message envoyé par Fabien Oriol. Si vous ne savez pas encore où partir...

"Pour entretenir la flamme, voici une petite photo que j'ai prise au Pouliguen, en Loire-Atlantique.
Depuis 2004, la route de la côte a été mise à sens unique pour les voitures sur environ 2km. L'autre moitié de la chaussée a été utilisée pour créer une piste cyclable à double sens.
Conséquence, une promenade très agréable, très peu de voitures, des riverains enchantés et un nombre incroyable de gens (10%?) qui circulent/se rendent à la plage à vélo dans cette petite station chic.
Il suffit d'aller à Batz sur Mer, la station voisine (bouchons, stationnement anarchique...), dont la route du front de mer est restée à double-sens, pour se rendre compte de l'ampleur du progrès effectué au Pouliguen."
Bonnes vacances, Fabien !

vendredi 30 juillet 2010

Et si Toulouse devenait vélo-cité ?

(Article paru dans la Dépêche du Midi - Philippe Emery).

Copenhague, c'est 37 % de déplacements à vélo, soit 1,2 million de km par jour. Et la capitale danoise vise 50 % en 2015. Philippe Goirand, conseiller municipal de Toulouse délégué aux pistes cyclables, revient de cet « Éden cycliste », où il a participé à la grand-messe mondiale de la bicyclette, le congrès Vélo-City, qui réunit un millier d'élus et de décideurs locaux de toute l'Europe et même d'Amérique.

« Pourquoi tant d'attention pour les cyclistes ? Un intérêt supérieur au nôtre pour la question écologique ? », s'interroge l'élu écologiste, « mais pas seulement : les Danois sont des pragmatiques. Le vélo a été pour eux une réponse à la crise pétrolière, aujourd'hui les autorités considèrent que le vélo génère une économie d'argent public de 0,16 €/km quand les transports motorisés coûtent à la collectivité 0,09 €/km. Et les utilisateurs trouvent simplement le vélo plus rapide, pratique et économique. Et ils mettent jusqu'à 800€ pour acquérir leur vélo ».

UN GAIN DE 1 000 € PAR AN

« On estime qu'un cycliste régulier fait gagner à la société 1 000 € par an », poursuit le spécialiste Vert toulousain : économie par rapport au carburant non consommé, à l'usure des voiries, au transport collectif non emprunté et même par rapport à la santé, le cycliste, plus actif, étant réputé moins malade.

Dans l'agglomération toulousaine, on estime à 4 % le nombre de déplacements à vélo (la dernière enquête ménages sur les déplacements particuliers remonte à 2004) et à 10 % dans le centre-ville.

« On pourrait s'inspirer des autoroutes cyclables danoises, pistes cyclables larges et spécifiques sur de grands axes, déneigées (on est au Danemark), où les feux sont synchronisés pour une vitesse de 20 km/h », suggère l'élu, qui évoque aussi la possibilité de « supprimer une des deux files de stationnement sur certaines voies afin de créer ou élargir les pistes cyclables, de travailler sur leur continuité, ou d'imposer des bordures basses aux trottoirs là où passent les vélos ». Et aussi de travailler sur les services ou la communication : location avec nouvelles vélostations, parking à vélos à Matabiau, aide à l'achat de vélos pliants portables (« on serait pionnier, Paris aide à l'achat des vélos électriques »), site web proposant des itinéraires vélo ou extension du stationnement vélo résident.

Avec 4 % des déplacements à vélo dans le Grand Toulouse et 10 % en centre-ville, la Ville rose est loin des 37 % de Copenhague ou des 30 % de Malmö (Suède). Que manque-t-il à Toulouse pour devenir une capitale de la « petite reine » ?


Même New York s'y met

Si Copenhague, reine mondiale de la « petite reine », s'est fixée comme objectif un déplacement sur deux à vélo en 2015, des villes moins connues pour leur amour de la bicyclette, comme Londres, ou même New York, s'y mettent aussi. La capitale britannique a signé la charte de Bruxelles, avec des villes comme Toulouse, Bruxelles ou Munich, qui fixe comme objectif 15 % des déplacements urbains à vélo en 2015. Dans la « grosse pomme », capitale mondiale de l'automobile reine, « des architectes ont été mis à contribution pour dessiner et penser une nouvelle répartition entre espace dévolu à l'auto et aux vélos, pour une réorganisation de Time Square avec piste cyclable et espace piéton », précise Philippe Goirand, qui prophétise : « D'ici peu, New York ne sera pas plus dangereuse à vélo que Toulouse ! ».


Des Minimes au Mirail, dur, dur…

Nous avons testé deux parcours, des Minimes au siège de notre journal, aux Pradettes. 25 minutes sans une goutte d'essence (mais quelques gouttes de sueur) pour un peu plus de 7 km : pas mal ! Mais le trajet relève encore trop souvent du parcours du combattant.

Au départ, on apprécie la bande verte cyclable sur l'avenue Honoré-Serres, qui sert hélas souvent de bande d'arrêt minute aux autos. La partie Arnaud-Bernard jusqu'à Saint-Pierre est sans problème. La piste sur le pont est un peu étroite et disparaît d'un coup en sortie. Avenue Etienne-Billières, on délaisse, comme la plupart des cyclistes, les contre-allées, inconfortables avec le rebord de trottoir pas aplani et encombrées par automobilistes et piétons. Après la Patte-d'Oie, ça se dégrade. La piste cyclable serpente sur un étroit trottoir entre chantier et deux terrasses de restaurants, sans oublier arbres et poteaux plantés au milieu, allées Maurice-Sarraut, où l'on préfère donc rouler sur la voie auto. La traversée de la place des Arènes peut se révéler suicidaire par forte circulation tandis que la route de Saint-Simon est manifestement réservée aux autos. Un bout de piste cyclable apparaît peu avant l'hippodrome, sur le trottoir, avant de disparaître brutalement. Le passage au-dessus de la rocade fait penser à une autoroute. Dommage pour les habitants du Mirail ou les étudiants du lycée et de l'université tentés d'utiliser leurs vélos. À cet itinéraire, on préférera donc le passage, depuis la Patte-d'Oie, par les avenues de Lombez et Lardenne, aux pistes cyclables pratiques. Mais attention au passage sur les rails du tramway… On peut aussi préférer le boulevard Lascrosses et ses confortables couloirs bus au passage par l'hypercentre.

jeudi 29 juillet 2010

Micropolis : le musée des insectes

Un bien beau musée, à la fois riche, ludique, varié et accessible pour les enfants : on saisit l'incroyable diversité des insectes, araignées et autres bestioles... En bonus, un film en 3D très bien fait et surtout un parcours extérieur associant poésie et nature.



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Viaduc de Millau : la beauté du Diable ?

L'Aveyron, terre de contraste, ses éoliennes et son viaduc, tous de blanc vêtus. Le viaduc est impressionnant (plus haut que la tour Effel) et beau. Mais dessus passe une autoroute... Encore un signe architectural fort pour magnifier la voiture ! A quand une belle passerelle piétons-cycles sur la Garonne, à l'image de celles de Strasbourg, Bilbao ou Paris ?
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Eolienne : la porte du paradis ?

(Photo prise dans l'Aveyron en direction du musée Micropolis).

samedi 24 juillet 2010

Retour sur Velo-City Copenhague

(en fin de message les liens vers les diaporamas thématiques)
Copenhague, c'est 37 % de déplacements à vélo, soit 1,2 Millions de km par jour. Leur objectif est de 50 % en 2015. New York et Londres s'en inspirent en faisant appel à leurs architectes.
Pourquoi tant d'attention pour les cyclistes? Un intérêt supérieur au notre pour la question écologique? Sans doutes mais pas seulement. Les Danois sont des pragmatiques. De même que le vélo a été pour eux une réponse à la crise pétrolière, les autorités considèrent que le vélo génère une économie d'argent public de 0,16 € / km quand les transports motorisés coûtent à la collectivité 0,09 € / km. Et les utilisateurs trouvent simplement le vélo plus rapide, pratique et économique...
Copenhague a commencé par expérimenter une rue piétonne en 1962. La piétonnisation a été la première étape pour changer la culture des déplacements dans la ville. Ensuite, le développement du vélo a été la réponse locale à la crise pétrolière dans les années 70. Aujourd'hui, l'essentiel du centre historique est libéré des voitures, les zones apaisées sont la règle dans les quartiers résidentiels et les pistes cyclables sont sur tous les grands axes. Une grande artère a même été fermée au trafic automobile (la Norrebrogade).
La communication est l'autre axe fort de la politique cyclable de Copenhague, avec l'objectif de valoriser les cyclistes. C'est la fonction des compteurs de cyclistes installés à des endroits stratégiques de la ville. L'un affiche plus de 1,5 Millions de passages depuis 1 an.
Mikael Colville-Andersen, par ses photos, vidéos et blogs est l'un des principaux artisans de cette valorisation des cyclistes locaux… et de la promotion de la ville dans le monde ! Il a même inventé un mot pour définir l'exportation de leur politique vélo : "Copenhagenize" (http://www.copenhagenize.com/). Il a aussi développé le concept "cyclechic" : un blog de photos de cyclistes d'une ville, afin de valoriser là aussi la pratique (http://www.copenhagencyclechic.com/), repris par de nombreuses villes dans le monde.
En matière de stationnement vélo, c'est plus confus, puisqu'il y a des vélos partout, la plupart du temps non attachés avec seulement un blocage de roue.

Pour atteindre l'objectif de 50 % de part modale vélo en 2015, des "autoroutes cyclables" sont à l'étude. Elles relieront les banlieues au centre-ville et les feux seront phasés en fonction de la vitesse des cyclistes. Une vidéo présente la politique vélo de Copenhague ici : http://www.copenhagenize.com/2010/06/copenhagen-bicycle-superhighways.html .

On retrouve la même qualité d'aménagement et le même soucis de communiquer pour le vélo chez la voisine suédoise Malmö (30 % de déplacements à vélo). Ils ont entre autre fait une campagne de communication sur les "petits trajet les plus ridicules en automobile" en réussissant à les réduire de 50 % à 38 % !

Retrouvez 4 diaporamas thématiques :

- les aménagements cyclables :

- accessibilité et rue apaisée :

- culture vélo :

- architecture :

mercredi 21 juillet 2010

Culture vélo à Copenhague & Malmö

Copenhague, Malmö, la parade de Vélo-City... autant d'occasions de découvrir une grande diversité d'engins à 2 ou 3 roues couramment appelés "vélo".



mardi 20 juillet 2010

Aménagements cyclables à Copenhague & Malmö

Copenhague : 37 % de déplacements à vélo. Malmö : 30 %.
Plutôt que de parler de culture vélo comme une composante quasi génétique des habitants de ces deux villes, je préfère y voir le résultat d'une politique vélo globale de longue haleine associant aménagements et accompagnement de la pratique, en particulier par la communication.

Arrêtons-nous sur leurs aménagements cyclables, dont certains ne datent pas d'hier.



Architecture à Copenhague & Malmö


Tout au long de ma visite de Copenhague, j'ai pu apprécier l'association généralement réussie de l'architecture contemporaine au style des édifices anciens.

Malmö nous a aussi réservé de belles surprises avec Turning Torso, une tour de 190 m, signe architectural d'un écoquartier et second immeuble résidentiel le plus haut d’Europe. Inaugurée en 2005, elle a été conçue par l’architecte espagnol Santiago Calatrava.

jeudi 15 juillet 2010

Rayon jaune sur bande verte.

Les sites "cycle chic" valorisent l'apparence, le côté "mode" des cyclistes urbains. Le problème, c'est que si on veut soigner le look, le gilet fluo peut casser un peu l'ambiance. Et c'est là qu'on commence à trouver des vêtement ou accessoires visibles et plutôt jolis... Par exemple ici : http://www.rayonjaune.com/ .

samedi 10 juillet 2010

Aménagements cyclables et culture vélo à Copenhague & Malmö

Pas le temps de monter un diaporama commenté, mais vous pouvez consulter une série de photos ici : http://picasaweb.google.fr/philippegoirand/CopenhagueMalmoAmenagementsCyclables#
et ici : http://picasaweb.google.fr/philippegoirand/CopenhagueMalmoCultureVelo#

Eoliennes offshore



Difficile de compter toutes les éoliennes offshore depuis le pont entre Copenhague et Malmö. Mais qu'est-ce qu'on attend ?

En voici des plus visibles. Et dire que certains les trouvent inesthétiques. C'est l'avenir, la nature bienfaitrice, la vie, quoi...


dimanche 4 juillet 2010

Copenhague : Accessibilité systématique et rue apaisée


Cette photo illustre de nombreux principes d'aménagement de la rue à Copenhague :
- bordure basse "adoucie" pour les personnes en situation de handicap ou les cyclistes
- trottoir composé de grandes dalles roulantes et de guides en pavés.
- prolongation du trottoir sur la chaussée qui fait office de plateau ralentisseur et marque la priorité piétonne à l'entrée d'une zone 30.
Ces aménagement sont systématiques en centre-ville comme dans la périphérie.



Pour consulter les photos du film, cliquer ici.

CopenhaguenAfter

after copenhague
La dernière pub IKEA ?
Merci pour leur participation à Clément Rossignol, en charge des mobilités alternatives à la Communauté Urbaine de Bordeaux et à Mickael Colville-Andersen, first cycle blogger in Copenhague & in the world (--> http://www.copenhagencyclechic.com/ - http://www.copenhagenize.com/).

jeudi 1 juillet 2010

Autoroute Toulouse-Castres : il serait peut-être temps que l’autruche sorte la tête du goudron !

(Communiqué diffusé en tant que porte-parole des Verts Toulouse)

Nous venons d’apprendre le feu vert officiel de Jean-Louis Borloo lançant l’étude de l’autoroute Castres-Toulouse.

En continuant à donner la priorité au transport en poids lourds, aux trajets en voiture polluants et coûteux, ce projet d’un autre siècle va à l’encontre des enjeux écologiques et économiques actuels.

Que restera-t-il pour le cadencement ferroviaire, pour la sécurisation de la RN 126 existante ? Quel risque d’aspiration des emplois vers Toulouse ?

Nous sommes bien loin du Grenelle et de la concrétisation du développement durable.


vendredi 25 juin 2010

La nécessité d’une volonté politique pour développer l'usage du vélo en France


En clôture de Velo-City, Hubert PEIGNE, coordonnateur interministériel pour le développement de l’usage du vélo, et Philippe GOIRAND, conseiller communautaire du Grand Toulouse représentant le Club des villes et territoires cyclables, se sont exprimés devant l’AFP pour demander une plus grande volonté politique pour développer l'usage du vélo en France, en s'inspirant de l'exemple des Pays-Bas et du Danemark, pionniers européens dans ce domaine.
« La principale difficulté est l'absence de conviction chez beaucoup de nos hauts responsables par rapport à ce qu'on voit dans d'autres pays (…) Avec la petite utilisation de la bicyclette en France, on n'a pas à s'inquiéter de faire trop pour les vélos. On est encore très loin du compte. Il faut passer à la vitesse supérieure, car on a une part entre 2 à 3% seulement de déplacements à vélo. C'est dix fois moins que les Pays-Bas et 6 à 7 fois moins que le Danemark. La France a un potentiel de progression énorme qu'on peut atteindre avec des moyens autrement moins importants en termes d'investissements que si on devait le faire dans le domaine des transports collectifs par exemple. Et dans un contexte de crise, on a un moyen fabuleux de changer la mobilité des citoyens qui sont prêts à modifier leurs habitudes et notamment les jeunes enthousiasmés par le vélo ».
« Si la volonté politique est là, les comportements changeront », a confirmé Philippe GOIRAND.

Lien vers le site du Club des Villes Cyclables : http://www.villes-cyclables.org/

mardi 22 juin 2010

Velo-City Global 2010 part. 4 : Le vélo comme qualité de vie

Janette Sadik-Khan (New York)
"Live Here, bike here"
bikemonthnyc.org

La ville de la voiture s'est mise au vélo et à l'espace public aménagé pour les piétons !

Il faut dire qu'ils ont de la place...

Politique globale : espace public, aménagements, stationnement, chartes techniques et design, communication, événements... Nos amis américains, quand ils s'y mettent, ils y vont à fond !

Velo-City Global 2010 part. 3

L'intervenant suivant (Anders Hedin) nous dit qu'il adore les voitures.
Mais, faire du vélo est le moyen de comprendre la mentalité d'un peuple, sentir les odeurs d'une ville (surtout les bonnes), se sentir libre d'aller où on veut... Mais qu'est-ce qui fait changer de la voiture au vélo ? Pour tout le monde (pas seulement les adeptes de l'église du vélo) ? Nous sommes un mouvement global qui s'est adapté localement. Nous devons créer un lien entre le vélo et nos propres identités.

Velo-City Global 2010 part. 2 : bienvenue du maire de Copenhague

1er argument : la santé et l'efficacité économique des habitants, du fait qu'ils passent moins de temps dans les transports et sont plus en forme et réactifs, tout ça parce qu'ils se déplacent à vélo (37% des déplacements professionnels).

2ème argument : le développement économique. Faire de Copenhague une citée d'expérimentation des transports alternatifs et du développement durable.

Velo-City Global 2010 part. 1 : premiers pas à Copenhague

Premier contact avec Copenhague, pour le congrès Vélo-city Global. Que des cyclistes partout ! On a beau être prévenu, ça fait un choc. Mais où sont passées les autos ? On respire, on goûte le silence d'une ville plus grande que Toulouse.
Première pensée qui me vient ici : la simplicité, c'est l'intelligence. La complexité, c'est...

Réaction à l'article de la Dépêche du Midi du 21 juin


Les chiffres d'accidentologie présentés dans l'article de la Dépêche du Midi intitulé "Les cyclistes pointés du doigt" doivent être rectifiés. Sur les 3 cyclistes tués annoncés dans l’article, il y a en fait 2 deux roues motorisés (sur Toulouse) et 1 cycliste, mais à Blagnac et non à Toulouse (1 accident auto / vélo).

Le seul accident mortel de l'année 2010 recensé par les services de la ville concerne un utilisateur de VélOToulouse fauché par un automobiliste ivre rue St-Michel, mais le malheureux jeune homme n'a pas eu le temps de prendre son vélo et a été considéré comme un piéton. C'est encore une victime de trop, mais c'est d'abord une victime de l'alcool au volant d'une automobile.

Partout en Europe, le développement des aménagements cyclables, la piétonisation des centre-ville et la réduction des vitesses de circulation sont autant d'instruments d'apaisement de la rue et d'amélioration de la sécurité pour tous.

Plutôt que de diffuser des chiffres stigmatisant les cyclistes, j'apprécierais de la police nationale qu'elle agisse vraiment pour faire respecter les trottoirs et voies cyclables, seuls refuges des piétons et cyclistes dans des villes françaises encore trop envahies par la voiture.

J'apprécierais que l'état joue son rôle en matière de promotion du vélo, de financement des aménagements, de mise en oeuvre d'un "code de la rue" adapté aux circulations douces, de généralisation de dispositifs visant à réduire l'angle mort des grands véhicules (principale cause d'accidents pour les cyclistes).

jeudi 10 juin 2010

Euro 2016 : sommes-nous prêts à investir pour pas grand chose ?

COMMUNIQUE des Verts Toulouse


Pierre Cohen nous indique "qu’il n’investirait pas 54 millions d’euros pour apprendre ensuite que son stade n’était pas retenu ». La question se pose de l’opportunité d’un tel investissement si Toulouse était finalement retenue, dans un contexte de restrictions budgétaires et de désengagement de l’état.
Quelques matchs et l’augmentation de 4 000 places pour le Stadium justifient-t-ils une telle dépense ? Quelle est l’évaluation des retombées économiques de notre participation à l’Euro 2016 ? N’avons-nous pas des besoins d’investissement autrement plus prioritaires, dans le domaine des déplacements, de l’espace public, de l’adaptation au changement climatique… ? Le carnet des orientations de la Fabrique Toulousaine nous laisse entrevoir de beaux projets. L’agrandissement du Stadium n’en fait pas partie.

Pour le Groupe local des Verts Toulouse
Philippe Goirand, porte-parole.

lundi 7 juin 2010

La France organisatrice de l’Euro 2016. Une mauvaise nouvelle pour les finances publiques…

Communiqué de la Fédération des Elu/es Verts et Ecologistes.


L’annonce de l’organisation de l’Euro 2016 par la France a déclenché une salve de propos enthousiastes de responsables politiques… De Martine Aubry à Nicolas Sarkozy, en passant par Gérard Collomb ou Alain Juppé, tous se sont réjouis de cette nouvelle. « Grand bonheur », « moment magique », « encouragement à foncer »… Les élu/es Verts et écologistes tiennent à souligner les difficultés que ne tarderont pas à rencontrer les collectivités qui se proposent d’accueillir sur leur territoire quelques rencontres du Championnat d’Europe 2016.


Pour être au rendez-vous, la France se doit donc à présent de construire ou rénover 12 grands stades sur tout le territoire pour un investissement de 1,74 milliards d’euros. L’Etat s’étant engagé à participer à hauteur de 150 millions d’euros, une bonne partie de la facture restera donc à régler par les collectivités locales…


Les difficultés économiques et sociales issues de la crise financière, le faible engagement de l’Etat aux côtés des collectivités, l’impact sur les finances locales ne manqueront pas de placer les villes qui souhaitent accueillir cet événement dans des situations difficiles et à faire des choix délicats dans leurs investissements. Au nom de la compétitivité, les collectivités engagées dans la candidature de l’Euro 2016 se sont lancées dans la surenchère de projets démesurés.


Pourtant… la semaine dernière s’est achevée à Dunkerque la Conférence européenne des villes durables, au cours de laquelle des élus de tous bords ont manifesté leur souhait d’un soutien européen aux collectivités pour une atténuation et une adaptation aux périls écologiques.


Pourtant... le 25 mai, lorsque François Fillon a annoncé le report de la réforme de la politique de la Ville, des élu/es de gauche, de droite, et des écologistes se sont indignés de l’oubli des quartiers populaires dans les politiques publiques et les projets d’investissement.


Les responsables politiques qui participent à cette chorale de réjouissances se sont-ils interrogés sur la situation de la Grèce, qui accueillait les Jeux Olympiques en 2004, ou sur celle du Portugal, qui organisait l’Euro la même année ? Si les investissements mis en œuvre à cette époque ont pu contribuer à la relance économique des entreprises du BTP, ces « éléphants blancs » aujourd’hui surdimensionnés restent à la charge des contribuables.


Les élu/es Verts et écologistes appellent à l’affectation prioritaire des capacités d’investissement des collectivités territoriales dans l’adaptation écologique de nos territoires, en concentrant leurs efforts dans la construction et la rénovation massive des logements anciens et dans les quartiers populaires, et la relance des investissements dans les transports collectifs et modes de déplacement doux.


Les élu/es Verts et écologistes considèrent qu’il est urgent d’investir dans l’avenir et se positionneront au sein de leurs collectivités de manière à faire passer l’urgence écologique et sociale avant la folie des grandeurs du sport business.