vendredi 30 juillet 2010

Et si Toulouse devenait vélo-cité ?

(Article paru dans la Dépêche du Midi - Philippe Emery).

Copenhague, c'est 37 % de déplacements à vélo, soit 1,2 million de km par jour. Et la capitale danoise vise 50 % en 2015. Philippe Goirand, conseiller municipal de Toulouse délégué aux pistes cyclables, revient de cet « Éden cycliste », où il a participé à la grand-messe mondiale de la bicyclette, le congrès Vélo-City, qui réunit un millier d'élus et de décideurs locaux de toute l'Europe et même d'Amérique.

« Pourquoi tant d'attention pour les cyclistes ? Un intérêt supérieur au nôtre pour la question écologique ? », s'interroge l'élu écologiste, « mais pas seulement : les Danois sont des pragmatiques. Le vélo a été pour eux une réponse à la crise pétrolière, aujourd'hui les autorités considèrent que le vélo génère une économie d'argent public de 0,16 €/km quand les transports motorisés coûtent à la collectivité 0,09 €/km. Et les utilisateurs trouvent simplement le vélo plus rapide, pratique et économique. Et ils mettent jusqu'à 800€ pour acquérir leur vélo ».

UN GAIN DE 1 000 € PAR AN

« On estime qu'un cycliste régulier fait gagner à la société 1 000 € par an », poursuit le spécialiste Vert toulousain : économie par rapport au carburant non consommé, à l'usure des voiries, au transport collectif non emprunté et même par rapport à la santé, le cycliste, plus actif, étant réputé moins malade.

Dans l'agglomération toulousaine, on estime à 4 % le nombre de déplacements à vélo (la dernière enquête ménages sur les déplacements particuliers remonte à 2004) et à 10 % dans le centre-ville.

« On pourrait s'inspirer des autoroutes cyclables danoises, pistes cyclables larges et spécifiques sur de grands axes, déneigées (on est au Danemark), où les feux sont synchronisés pour une vitesse de 20 km/h », suggère l'élu, qui évoque aussi la possibilité de « supprimer une des deux files de stationnement sur certaines voies afin de créer ou élargir les pistes cyclables, de travailler sur leur continuité, ou d'imposer des bordures basses aux trottoirs là où passent les vélos ». Et aussi de travailler sur les services ou la communication : location avec nouvelles vélostations, parking à vélos à Matabiau, aide à l'achat de vélos pliants portables (« on serait pionnier, Paris aide à l'achat des vélos électriques »), site web proposant des itinéraires vélo ou extension du stationnement vélo résident.

Avec 4 % des déplacements à vélo dans le Grand Toulouse et 10 % en centre-ville, la Ville rose est loin des 37 % de Copenhague ou des 30 % de Malmö (Suède). Que manque-t-il à Toulouse pour devenir une capitale de la « petite reine » ?


Même New York s'y met

Si Copenhague, reine mondiale de la « petite reine », s'est fixée comme objectif un déplacement sur deux à vélo en 2015, des villes moins connues pour leur amour de la bicyclette, comme Londres, ou même New York, s'y mettent aussi. La capitale britannique a signé la charte de Bruxelles, avec des villes comme Toulouse, Bruxelles ou Munich, qui fixe comme objectif 15 % des déplacements urbains à vélo en 2015. Dans la « grosse pomme », capitale mondiale de l'automobile reine, « des architectes ont été mis à contribution pour dessiner et penser une nouvelle répartition entre espace dévolu à l'auto et aux vélos, pour une réorganisation de Time Square avec piste cyclable et espace piéton », précise Philippe Goirand, qui prophétise : « D'ici peu, New York ne sera pas plus dangereuse à vélo que Toulouse ! ».


Des Minimes au Mirail, dur, dur…

Nous avons testé deux parcours, des Minimes au siège de notre journal, aux Pradettes. 25 minutes sans une goutte d'essence (mais quelques gouttes de sueur) pour un peu plus de 7 km : pas mal ! Mais le trajet relève encore trop souvent du parcours du combattant.

Au départ, on apprécie la bande verte cyclable sur l'avenue Honoré-Serres, qui sert hélas souvent de bande d'arrêt minute aux autos. La partie Arnaud-Bernard jusqu'à Saint-Pierre est sans problème. La piste sur le pont est un peu étroite et disparaît d'un coup en sortie. Avenue Etienne-Billières, on délaisse, comme la plupart des cyclistes, les contre-allées, inconfortables avec le rebord de trottoir pas aplani et encombrées par automobilistes et piétons. Après la Patte-d'Oie, ça se dégrade. La piste cyclable serpente sur un étroit trottoir entre chantier et deux terrasses de restaurants, sans oublier arbres et poteaux plantés au milieu, allées Maurice-Sarraut, où l'on préfère donc rouler sur la voie auto. La traversée de la place des Arènes peut se révéler suicidaire par forte circulation tandis que la route de Saint-Simon est manifestement réservée aux autos. Un bout de piste cyclable apparaît peu avant l'hippodrome, sur le trottoir, avant de disparaître brutalement. Le passage au-dessus de la rocade fait penser à une autoroute. Dommage pour les habitants du Mirail ou les étudiants du lycée et de l'université tentés d'utiliser leurs vélos. À cet itinéraire, on préférera donc le passage, depuis la Patte-d'Oie, par les avenues de Lombez et Lardenne, aux pistes cyclables pratiques. Mais attention au passage sur les rails du tramway… On peut aussi préférer le boulevard Lascrosses et ses confortables couloirs bus au passage par l'hypercentre.

jeudi 29 juillet 2010

Micropolis : le musée des insectes

Un bien beau musée, à la fois riche, ludique, varié et accessible pour les enfants : on saisit l'incroyable diversité des insectes, araignées et autres bestioles... En bonus, un film en 3D très bien fait et surtout un parcours extérieur associant poésie et nature.



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Viaduc de Millau : la beauté du Diable ?

L'Aveyron, terre de contraste, ses éoliennes et son viaduc, tous de blanc vêtus. Le viaduc est impressionnant (plus haut que la tour Effel) et beau. Mais dessus passe une autoroute... Encore un signe architectural fort pour magnifier la voiture ! A quand une belle passerelle piétons-cycles sur la Garonne, à l'image de celles de Strasbourg, Bilbao ou Paris ?
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Eolienne : la porte du paradis ?

(Photo prise dans l'Aveyron en direction du musée Micropolis).

samedi 24 juillet 2010

Retour sur Velo-City Copenhague

(en fin de message les liens vers les diaporamas thématiques)
Copenhague, c'est 37 % de déplacements à vélo, soit 1,2 Millions de km par jour. Leur objectif est de 50 % en 2015. New York et Londres s'en inspirent en faisant appel à leurs architectes.
Pourquoi tant d'attention pour les cyclistes? Un intérêt supérieur au notre pour la question écologique? Sans doutes mais pas seulement. Les Danois sont des pragmatiques. De même que le vélo a été pour eux une réponse à la crise pétrolière, les autorités considèrent que le vélo génère une économie d'argent public de 0,16 € / km quand les transports motorisés coûtent à la collectivité 0,09 € / km. Et les utilisateurs trouvent simplement le vélo plus rapide, pratique et économique...
Copenhague a commencé par expérimenter une rue piétonne en 1962. La piétonnisation a été la première étape pour changer la culture des déplacements dans la ville. Ensuite, le développement du vélo a été la réponse locale à la crise pétrolière dans les années 70. Aujourd'hui, l'essentiel du centre historique est libéré des voitures, les zones apaisées sont la règle dans les quartiers résidentiels et les pistes cyclables sont sur tous les grands axes. Une grande artère a même été fermée au trafic automobile (la Norrebrogade).
La communication est l'autre axe fort de la politique cyclable de Copenhague, avec l'objectif de valoriser les cyclistes. C'est la fonction des compteurs de cyclistes installés à des endroits stratégiques de la ville. L'un affiche plus de 1,5 Millions de passages depuis 1 an.
Mikael Colville-Andersen, par ses photos, vidéos et blogs est l'un des principaux artisans de cette valorisation des cyclistes locaux… et de la promotion de la ville dans le monde ! Il a même inventé un mot pour définir l'exportation de leur politique vélo : "Copenhagenize" (http://www.copenhagenize.com/). Il a aussi développé le concept "cyclechic" : un blog de photos de cyclistes d'une ville, afin de valoriser là aussi la pratique (http://www.copenhagencyclechic.com/), repris par de nombreuses villes dans le monde.
En matière de stationnement vélo, c'est plus confus, puisqu'il y a des vélos partout, la plupart du temps non attachés avec seulement un blocage de roue.

Pour atteindre l'objectif de 50 % de part modale vélo en 2015, des "autoroutes cyclables" sont à l'étude. Elles relieront les banlieues au centre-ville et les feux seront phasés en fonction de la vitesse des cyclistes. Une vidéo présente la politique vélo de Copenhague ici : http://www.copenhagenize.com/2010/06/copenhagen-bicycle-superhighways.html .

On retrouve la même qualité d'aménagement et le même soucis de communiquer pour le vélo chez la voisine suédoise Malmö (30 % de déplacements à vélo). Ils ont entre autre fait une campagne de communication sur les "petits trajet les plus ridicules en automobile" en réussissant à les réduire de 50 % à 38 % !

Retrouvez 4 diaporamas thématiques :

- les aménagements cyclables :

- accessibilité et rue apaisée :

- culture vélo :

- architecture :

mercredi 21 juillet 2010

Culture vélo à Copenhague & Malmö

Copenhague, Malmö, la parade de Vélo-City... autant d'occasions de découvrir une grande diversité d'engins à 2 ou 3 roues couramment appelés "vélo".



mardi 20 juillet 2010

Aménagements cyclables à Copenhague & Malmö

Copenhague : 37 % de déplacements à vélo. Malmö : 30 %.
Plutôt que de parler de culture vélo comme une composante quasi génétique des habitants de ces deux villes, je préfère y voir le résultat d'une politique vélo globale de longue haleine associant aménagements et accompagnement de la pratique, en particulier par la communication.

Arrêtons-nous sur leurs aménagements cyclables, dont certains ne datent pas d'hier.



Architecture à Copenhague & Malmö


Tout au long de ma visite de Copenhague, j'ai pu apprécier l'association généralement réussie de l'architecture contemporaine au style des édifices anciens.

Malmö nous a aussi réservé de belles surprises avec Turning Torso, une tour de 190 m, signe architectural d'un écoquartier et second immeuble résidentiel le plus haut d’Europe. Inaugurée en 2005, elle a été conçue par l’architecte espagnol Santiago Calatrava.

jeudi 15 juillet 2010

Rayon jaune sur bande verte.

Les sites "cycle chic" valorisent l'apparence, le côté "mode" des cyclistes urbains. Le problème, c'est que si on veut soigner le look, le gilet fluo peut casser un peu l'ambiance. Et c'est là qu'on commence à trouver des vêtement ou accessoires visibles et plutôt jolis... Par exemple ici : http://www.rayonjaune.com/ .

samedi 10 juillet 2010

Aménagements cyclables et culture vélo à Copenhague & Malmö

Pas le temps de monter un diaporama commenté, mais vous pouvez consulter une série de photos ici : http://picasaweb.google.fr/philippegoirand/CopenhagueMalmoAmenagementsCyclables#
et ici : http://picasaweb.google.fr/philippegoirand/CopenhagueMalmoCultureVelo#

Eoliennes offshore



Difficile de compter toutes les éoliennes offshore depuis le pont entre Copenhague et Malmö. Mais qu'est-ce qu'on attend ?

En voici des plus visibles. Et dire que certains les trouvent inesthétiques. C'est l'avenir, la nature bienfaitrice, la vie, quoi...


dimanche 4 juillet 2010

Copenhague : Accessibilité systématique et rue apaisée


Cette photo illustre de nombreux principes d'aménagement de la rue à Copenhague :
- bordure basse "adoucie" pour les personnes en situation de handicap ou les cyclistes
- trottoir composé de grandes dalles roulantes et de guides en pavés.
- prolongation du trottoir sur la chaussée qui fait office de plateau ralentisseur et marque la priorité piétonne à l'entrée d'une zone 30.
Ces aménagement sont systématiques en centre-ville comme dans la périphérie.



Pour consulter les photos du film, cliquer ici.

CopenhaguenAfter

after copenhague
La dernière pub IKEA ?
Merci pour leur participation à Clément Rossignol, en charge des mobilités alternatives à la Communauté Urbaine de Bordeaux et à Mickael Colville-Andersen, first cycle blogger in Copenhague & in the world (--> http://www.copenhagencyclechic.com/ - http://www.copenhagenize.com/).

jeudi 1 juillet 2010

Autoroute Toulouse-Castres : il serait peut-être temps que l’autruche sorte la tête du goudron !

(Communiqué diffusé en tant que porte-parole des Verts Toulouse)

Nous venons d’apprendre le feu vert officiel de Jean-Louis Borloo lançant l’étude de l’autoroute Castres-Toulouse.

En continuant à donner la priorité au transport en poids lourds, aux trajets en voiture polluants et coûteux, ce projet d’un autre siècle va à l’encontre des enjeux écologiques et économiques actuels.

Que restera-t-il pour le cadencement ferroviaire, pour la sécurisation de la RN 126 existante ? Quel risque d’aspiration des emplois vers Toulouse ?

Nous sommes bien loin du Grenelle et de la concrétisation du développement durable.