mercredi 30 mars 2011

Velo-City Séville : le Québec à l'honneur.

Dans le melting pot sévillan, j'ai été bien content de retrouver Jean-François Pronovost, vice-président de Vélo Québec, qui m'a fait un très beau cadeau : la charte technique québécoise des aménagements pour les piétons et les cyclistes (accessible ici : http://www.velo.qc.ca/fr/expertise/publications-techniques).
Une mine, surtout pour nous Communauté Urbaine du Grand Toulouse, qui sommes en train de rédiger notre propre charte. Tout y est, par exemple les aménagements cyclables possibles en fonction des largeurs de chaussée. Bien sûr, là-bas, on voit les choses en plus grand : au Québec, une piste cyclable de 2,50 est trop étroite et ne doit avoir cette largeur que pour une courte distance, pour retrouver la largeur normale de 3 m. Eh oui, comme disait une pub automobile, "et si le luxe, c'était l'espace ?".

Jean-François Pronovost

Premier retour de Séville



VeloCity à Séville a d'abord été l'occasion de découvrir une ville magnifique au patrimoine exceptionnel.


Paradoxalement, c'est son passé récent (l'exposition universelle de 1992) qui accuse le plus le poids des années, avec des édifices en partie laissés à l'abandon ou déjà démodés. A réfléchir...


Mais le présent de Séville est réjouissant, surtout pour nous, cyclistes. Ce ne sont pas moins de 120 kms de pistes cyclables qui ont été aménagés en 4 ans, avec de surcroît une belle qualité de réalisation.


Ces pistes sont "en site" propre, continues et d'une couleur verte qui les rend bien visibles. Elles ont été construites sur les axes structurants de la ville, suivant un plan qui maille l'ensemble du territoire. Bien sûr, on note encore des manques et la voiture n'a pas été trop dérangée. Mais la vitesse de déploiement et la qualité générale sont assurément exemplaires. La preuve que quand on veut, on peut.

jeudi 17 mars 2011

A propos du déménagement de 2 cliniques toulousaines.

Conseil de communauté du 17 mars 2011

Intervention de Philippe Goirand

Délibération URB 01 relative à la révision simplifiée du PLU du Grand Toulouse, commune de Quint-Fonsegrives – projet de polyclinique



Il nous est aujourd’hui proposé de délibérer sur la révision simplifiée du PLU du Grand Toulouse provoquée par le projet d’implantation d’une polyclinique sur la commune de Quint-Fonsegrives.


Je souhaiterais saluer d'abord la qualité de rédaction de l'exposé. Il est question de "vue plongeante sur Toulouse" "d'affleurer la ville sans en subir les inconvénient" de "parc arboré, verdoyant, ombragé", d'"image souhaitée d'excellence technologique et environnementale".


Vous me permettrez cependant, au nom des élus écologistes, de revenir ici sur les réserves que nous inspire ce projet.

Le constat, que nous avons déjà partagé, est celui-ci : face à la volonté d'établissements de soins privés de déménager, alors qu'ils sont installés au plus proche des populations, notre collectivité dispose de peu de moyens d’action et n’a pas autorité pour statuer sur la carte sanitaire de l’agglomération.


Ne pouvant nous opposer au départ de ces cliniques du territoire toulousain, nous pouvons seulement agir pour qu'elles restent dans le Grand Toulouse, tout en nous assurant de l'absence de financement public pour cette opération, ce qui nous a été confirmé.

D’autre part, les élus de l’agglomération toulousaine s’accordent sur la nécessité de limiter l’étalement urbain et de rapprocher les services des lieux de vie. Or, le déménagement de ces cliniques, le regroupement de deux établissements en un seul, contredisent ces principes. De plus, alors que même "paysagé", l'environnement de ce futur établissement est déjà très routier, ce projet tend à justifier la création d’une nouvelle liaison routière et d’un nouvel échangeur sur la rocade.


Il nous semble qu'à ce stade, la dimension environnementale de ce projet n'est qu'une affaire d'image, une belle carte postale…

C'est pourquoi, regrettant déjà le déménagement de ces deux cliniques, nous restons vigilants et nous abstiendrons sur cette délibération.

mercredi 16 mars 2011

Une économie post-nucléaire : pour quand ?

La question de l'arrêt du nucléaire est de nouveau à l'ordre du jour. Dommage qu'il faille une catastrophe pour que le débat existe...

Mais le nucléaire dépasse la seule question énergétique. Il y a la défense, évidemment, et il faut bien lier le choix du nucléaire civil en France au choix initial d'avoir la bombe atomique.

L'actualité nous donne à réfléchir sur des sujets liés. La Libye est (était ?) un de nos clients pour nos marchants d'armes et de centrales nucléaires... Renault mise à fond sur la voiture électrique. Quelle incidence aurait un parc de voitures électriques équivalent à l'actuel sur notre consommation d'électricité ? Et le développement des TGV ? La France est dramatiquement leader dans de nombreux domaines problématiques sur le plan environnemental...

Donc il va nous falloir proposer, dans le temps nécessaire au démantèlement de nos centrales, non seulement une alternative en matière de production/économie d'énergies, mais aussi une alternative en matière de projets industriels.
Le développement des énergies propres et des économies d'énergies est déjà un projet industriel. Mais d'autres devront exister dans les domaines très consommateurs d'énergie (transports, agro-alimentaire, matériaux...).

Pour revenir aux centrales nucléaires, j'espère que nous avons un savoir-faire en matière de démantèlement. Voilà un premier gisement d'emplois intéressant. Et combien faudrait-il de temps pour démanteler notre parc nucléaire et entrer de plein pied dans une société et une économie post-nucléaire ? 10, 15, 20 ans ? C'est affaire de volonté politique, ou encore de priorité enfin donnée à la sécurité des personnes plutôt qu'à d'autres intérêts.

La question des leviers politiques est ici posée. Dans un système mixte comme le notre, la fiscalité, le financement de la recherche, l'aide aux entreprises innovantes, la commande des collectivités territoriales... voici quelques leviers. Ils ne sont pas infinis et réclameront donc un engagement très fort de la force publique, surtout s'il s'agit de réorienter l'ensemble d'une économie. J'ai du mal à imaginer une telle politique avant que les Ecologistes deviennent majoritaires...

mardi 15 mars 2011

Silences radioactifs (coup de gueule)

Gbagbo et Kadhafi rient parce que le Japon pleure.
Le terrible séisme est l'occasion pour les Etats-Unis et l'Europe de détourner notre attention d'une question qu'ils ne veulent pas affronter : l'obligation morale d'ingérence à des fins humanitaire. Le peuple insurgé libyen n'attend que ça. La Ligue Arabe est d'accord. Mais nos gouvernants hésitent et attendent impatiemment qu'il soit trop tard pour agir. Alors merci le Japon ! Bien sûr, l'accident nucléaire complique le plan médias. Du coup, Sarkozy gesticule sur la Libye pour éviter un débat sur le nucléaire, sachant que sans consensus international, ça restera de la gesticulation.
Mais rappelons-nous, qu'il y 2 ans et demi, ce même Sarkozy était reçu par Kadhafi en compagnie de Kouchner. A cette occasion, un mémorendum était signé pour prévoir la fourniture par la France à la Libye d'un réacteur nucléaire (pour dessaler l'eau de mer)... Imaginons un Kadhafi prêt à rayer son peuple de la carte et disposant d'un réacteur nucléaire... Donc, au jeu du plus irresponsable, je ne suis pas sûr que ce soit le Japon qui gagne.
On nous dit qu'en France, rien à craindre, pas de séisme de niveau 9 ni de tsunami. Mais les centrales japonaises étaient prévues pour résister à un niveau 7. Qu'en est-il des centrales françaises dont certaines sont sur des zones sismiques (Fessenheim, dans le sud-est) ? Quid d'une crue centennale des fleuves bordant les centrales, d'une sécheresse interdisant tout refroidissement (rappelez-vous l'été 2003), d'un ouragan avec une forte montée des eaux, d'une attaque terroriste ? Et lorsqu'on transporte les déchets nucléaires par bateau de la Hague au Japon, pas de risque ? Parlons déchets, justement. Nous en sommes au stade de réfléchir au stockage des déchets les plus radioactifs pour quelques milliers d'années, la question étant : on les garde accessibles ou on les oublie en profondeur ? Quant aux déchets moins ultimes, on les envoie en Russie où ils sont stockés à ciel ouvert dans des zones habitées... Alors, plus responsable que le Japon, la France ?
Le zapping médiatique s'accélère avec le niveau de radiations... Le risque immédiat pour nous, Français, Europens..., c'est la dépression, c'est de tomber dans un fatalisme morbide, de dire des politiques qu'ils sont tous pareils, tous irresponsables. Eh bien non ! Il me semble qu'il existe un mouvement politique qui peut être droit dans ses bottes, qui n'a pas besoin de verdir son discours en fonction des circonstances. Dominique Voynet disait ce matin que nous sommes shootés au nucléaire (comme nous le sommes aussi à la voiture d'ailleurs). Il est donc temps d'amorcer la cure de désintoxication, et ça commence par les élections de ce dimanche en élisant enfin des écologistes dans nos conseils généraux.

lundi 14 mars 2011

Sommes-nous vraiment plus sérieux que les japonais ?

Les centrales nucléaires japonaises auraient été prévues pour résister à des séismes de magnitude 7... Doit-on faire plus confiance aux autorités françaises qu'aux japonaises ? Il semble qu'EDF ait aussi minimisé les risques pour nos centrales...