jeudi 2 juin 2011

Pourquoi je soutiens Eva Joly…

Savoir qui sera notre meilleur(e) porte parole est une vraie question. En tant que communicant, Nicolas Hulot a assurément quelques longueurs d'avance… Mais pour quel objectif, quel discours ? Le constat des dérives de notre société est fait. Nous savons tous qu'un changement radical devient nécessaire à court terme et qu'il vaut mieux l'anticiper que le subir. Nous ne sommes plus au stade des lanceurs d'alerte, mais à celui d'un projet de société global associant à la question écologique le développement économique et social, donc l'emploi, mais aussi la géo-politique, la sécurité, l'éducation… J'ai l'impression que Nicolas Hulot n'a découvert que récemment les méfaits du libéralisme effréné et les bienfaits de la régulation.


La question de la distribution des ressources est plus que jamais d'actualité, puisqu'elles s'épuisent. L'une des conditions de la survie de l'humanité est dans sa capacité à partager et à arrêter de s'entretuer pour la possession des ressources.


Il faut bien sûr réinterroger nos modèles politiques à la lumière du défi écologique, de notre survie. Remarquons qu'entre nous, militants écologistes, quoique plus nombreux, nous voyons les anciens clivages disparaître. Tout est devenu très simple, simpliste même. D'un côté, l'intérêt collectif, le long terme, le partage, la régulation, la bonne gestion des ressources… de l'autre la mafia, la corruption, la collusion entre les puissants, le court terme, la finance comme arme de destruction massive…

Eva Joly incarne le combat du droit contre la mafia qui gouverne notre monde. Imaginons l'exact contraire de Sarkozy. Ca pourrait être Eva…


Les solutions pour voir l'avenir avec optimisme sont là, en termes d'organisation (du local au global), d'un point de vue conceptuel (décroissance, nouveaux indicateurs…), d'un point de vue technique aussi. Il manque un préalable : la volonté politique. La volonté de sortir l'écologie du green washing. La volonté de découdre l'enchevêtrement d'intérêts occultes qui nous empêche d'avancer. La volonté d'en découdre. Ne passons pas à côté de cet enjeux primordial.


Ne tombons pas dans le piège de la politique spectacle. J'ai le sentiment qu'en 2007, Sarkozy a choisi son opposante en la personne de Ségolène Royal en usant de ses puissants relais médiatiques pour la valoriser au détriment de ses concurrents aux primaires socialistes. Ségolène était le pendant socialiste de Sarkozy (à peu près aussi démagogue) donc l'opposition la plus faible… Sans vouloir comparer Nicolas Hulot à Sarko ou Ségolène, parce que je le sens sincère, je considère qu'il risque d'être l'instrument d'un jeu médiatique visant à le mettre dans le même sac tous les candidats. Autant garder celui qu'on connaît, pourraient penser les électeurs… Notre mouvement reste fragile. Ne nous laissons pas déposséder de notre choix par une campagne médiatique qui serait orchestrée depuis on ne sait où.


Nous l'avons vu. Tout peut arriver dans cette élection. Eva peut gagner ! Il faudra qu'elle porte une réponse globale, un espoir et une cohérence qu'il nous faut encore travailler. Le projet de conversion écologique de l'économie nous a déjà fait atteindre de nouveaux sommets en 2009 en liant enfin emploi et écologie. Il nous faut encore étendre notre réponse et proposer comme projet la conversion écologique de la société !


Pour en revenir à la question initiale. Qui est notre meilleur(e) porte parole. J'espère que le premier débat du 6 juin nous éclairera. Pour l'instant, je reste sur le ticket Eva en n°1 (par son vécu et ce qu'elle incarne) / Nicolas en n°2 pour ses qualités de communiquant. Je rêve d'une campagne mettant à profit leur évidente complémentarité. Comment cela ne serait-il pas possible entre gens intelligents ?

Aucun commentaire: