lundi 20 juin 2011

Vive les primaires (de l'écologie)

Je craignais ce moment. Surtout que l'été dernier, les Verts futurs EELV semblaient unanimes sur la candidature d'Eva Joly et cette situation nous permettait d'envisager une campagne longue en étant dès le départ tous unis derrière elle.

Et bien s'il y a un premier aspect positif de cette campagne interne, c'est la qualité du débat qui a permis à chacun des militants, anciens ou nouveaux, adhérents ou coopérateurs, de partager ces échanges riches qui tracent les contours d'un projet écologiste global. Les écarts ont été au final contenus et se limitent essentiellement à la stratégie de victimisation de Stéphane Lhomme. La "passe d'arme" Hulot/Joly du 3ème débat est bien gentille au regard de ce que nous donne à voir la politique en général.

L'autre point majeur, c'est le nombre d'inscriptions à EELV qui atteint les 32000. Evidemment, nous avons la lourde responsabilité de motiver ces nouveaux militants potentiels - soyons réalistes, bon nombre d'entre eux se sont seulement inscrits pour voter aux primaires - pour aller plus loin dans leur engagement, à commencer par les campagnes électorales qui vont suivre.

Pour moi, c'est encore et toujours Eva Joly (même si j'ai été bien séduit par Henri Stoll). Tant pis pour son austérité, sa timidité, ses hésitations. Elle incarne la rectitude, la posture contraire du n'importe quoi médiatique actuel. L'assainissement de notre vie politique, le découplage avec les pouvoirs financiers et maffieux, sont les indispensables préalables pour retrouver le chemin d'une action politique efficace, tournée vers notre avenir et celui de nos enfants, tournée vers nous tous et pas seulement une petite minorité de nantis.

Je considère que la réponse de Nicolas Hulot n'est pas satisfaisante sur ses liens avec certaines multinationales. La justification de ces liens par les actions qu'il a menées n'est pas suffisante. Nicolas Hulot est sans doute sincère dans le chemin qu'il a pris. Mais ce chemin est dangereux, parce que parti de cette alliance initiale avec les pouvoirs de l'argent. La campagne va être très dure et je crains que la réponse qu'il ne nous a pas donnée, il ne soit pas plus capable de la donner aux français. Je crains une stratégie orchestrée par des médias à la botte de la droite, consistant à le faire monter pour mieux le descendre ensuite.

Pensons que l'objectif le plus réaliste de l'élection présidentielle, c'est de peser suffisamment dans une élection qui n'est pas faite pour nous, afin d'obtenir ensuite un groupe parlementaire à l'assemblée nationale. Eva me rassure plus que Nicolas dans cette perspective. Et si, portée par l'élan de la victoire aux primaires, élan qui doit être de toutes façons collectif, elle arrive à se "lâcher", elle fera sa place dans le débat, parce qu'elle ne ressemble vraiment à personne…

Dernière petite chose que j'ai déjà écrite et qui peut se tourner dans les deux sens. Imaginez l'exact contraire d'Eva Joly. Vous ne devriez pas être loin de Nicolas Sarkozy.

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