jeudi 24 novembre 2011

Profession de foi - candidature aux élections législatives.

Chers camarades militants,

Prétendre à la fonction de député n’est pas une mince affaire. C’est le fruit à la fois d’une introspection (en suis-je capable ? que pourrais-je incarner ?) et de l’appréciation de situations politiques locale et globale.

Je suis militant Vert puis EELV depuis bientôt 10 ans. J’ai occupé diverses fonctions régionales et locales (membre du CPR, du Bureau Régional chargé des campagnes et actions, porte-parole du groupe Toulouse...) et suis actuellement élu à Toulouse et au Grand-Toulouse, en charge de la politique vélo. Mes domaines d’intérêt sont multiples : aujourd’hui, c’est surtout la mobilité urbaine et l’espace public.

Mais l’économie et l’emploi – et leur lien avec l’écologie – sont à mes yeux des questions incontournables parce qu’elles déterminent la situation sociale de notre pays et aussi notre crédibilité politique.
L’écologie ne peut pas être une réponse isolée, réservée aux privilégiés de cette planète. Le pic énergétique est le facteur déclencheur de la crise de civilisation qui s’amorce, parce qu’il marque la fin du mirage de la croissance. Les errements financiers de nos « élites » ne visent qu’à prolonger artificiellement cette croissance, le temps pour certains de boucler leurs valises après les avoir bien remplies.
Dans un monde qui redécouvre ses limites, nous, écologistes, avons la responsabilité de relancer la machine à idées. Nous devons porter du sens, des perspectives positives. Nous devons promouvoir un nouveau « vivre ensemble », fait de frugalité, d’efficacité et surtout de partage.

Et le rôle d’un député dans tout cela ? Proposer, amender, voter nos lois... Quoi de plus passionnant ? Il faudra s’investir à fond dans les sujets les plus divers, être curieux, fouineur, créatif et donc partageur… d’idées.
Le travail local du député doit essentiellement être dirigé vers la réflexion collective pour des solutions globales. C’est cette vision que je vous propose de mettre en œuvre dès la campagne électorale. Dépoussiérons les réunions politiques, mettons les participants en situation de produire du contenu, par exemple sur la question des emplois compatibles ou non avec le développement durable, sur les leviers de la création de nouvelles activités...

Il convient aussi d’analyser le contexte politique local. Jean-Luc Moudenc s’est fait « tailler » une circonscription sur mesure. Notre candidate ou candidat y portera les couleurs d’EELV et du PS, et devra donc rassembler largement pour gagner. Tirons les leçons des déconvenues électorales locales de 2001 et 2004, aussi de notre victoire étriquée aux municipales de Toulouse en 2008. Il n’est pas possible de raviver les querelles et les malentendus avec le PS ou au sein des écologistes.

Le « vivre ensemble » concerne donc aussi notre mouvement politique. J’ai choisi de ne pas participer aux jeux de « tendances » et de pouvoir qui semblent accaparer à nouveau le temps et l’énergie de nos cadres. Ce fonctionnement clanique et opaque est l’une des raisons de la faiblesse passée des Verts. J’ai essayé à mon niveau de mobiliser contre ce risque lors de notre réflexion sur les statuts d’EELV. Suivant cette logique, ma candidature ne s’appuie sur aucune des listes sur lesquelles vous allez devoir vous prononcer. Je voterai blanc lors de cette consultation et vous invite à faire de même pour marquer votre refus d’un fonctionnement néfaste à notre mouvement.

Sur la question du cumul des mandats, je suis bien évidemment prêt à me consacrer exclusivement à la fonction de député. Même s’il n’est pas satisfaisant de devoir laisser un mandat en cours, ma politique vélo est maintenant définie au niveau du Grand Toulouse. Sa mise en œuvre dépend surtout d’une volonté partagée et de l’apaisement des tensions entre le PS et EELV. Et dans la balance, il y aurait un député fervent défenseur du cyclisme urbain, autrement dit un levier pour avoir enfin un plan vélo national…

Je mesure la difficulté de la tâche en tant que candidat sur un territoire vaste et divers, puis en tant qu’élu, rouage écologiste du local au national. Je mesure la responsabilité que cela représente. Il m’a semblé que ma visibilité en tant qu’ « élu vélo » ou encore comme élu des quartiers St-Michel et Busca, mais aussi certains de mes travers – grand bavard portant avis ou contradiction sur tout, naïveté assumée voire cultivée… – pourraient être exploités positivement et participer au renouvellement politique auquel nous aspirons toutes et tous.

Merci de votre attention et - j’espère - de votre confiance.
Amitiés écologistes.

Aucun commentaire: