mercredi 26 septembre 2012

SEMAINE EUROPÉENNE DE LA MOBILITÉ : interview sur le site des élus EELV


Pour sa 11ème édition à Toulouse, la Semaine Européenne de la Mobilité a mis l’accent sur le vélo. L’occasion de faire le point sur la place de ce mode de déplacement en ville, avec Philippe Goirand, conseiller municipal délégué aux pistes cyclables et secrétaire de la commission transports de Toulouse Métropole.

En cette rentrée, comment se porte le vélo à Toulouse ?

Philippe Goirand - Le vélo à pris sa place en centre ville de manière très visible, en particulier grâce à la généralisation des double-sens cyclables dans les zones 30. De même dans certains faubourgs, de nouveaux aménagements ont rapidement favorisé l’arrivée de cyclistes. Je citerai par exemple la rue Achille Viadieux, qui est une voie "inter-quartiers" elle aussi aménagée en zone 30 avec double-sens cyclable. Nous poursuivons par ailleurs l’aménagement de voies structurantes, à l’image de l’avenue Jules Julien, pourvue d’une large et confortable bande cyclable ou d’une voie bus ouverte aux cyclistes. Ce sera prochainement le cas de l’intégralité de la route de Narbonne. Et nous avons inauguré vendredi dernier la piste de l’Oncopôle, avec désormais 8 km de piste cyclable rive gauche de la Garonne (voir vidéo ci-dessous).

Il faut aussi veiller à la qualité des aménagements : nous en avons formalisé les principes dans un cahier des aménagements cyclables, pour permettre à tous les techniciens de Toulouse Métropole d’adopter cette approche qualitative. Ainsi, les intersections auront désormais des bordures basses à zéro centimètres et seront systématiquement assorties de logos vélos.

Concernant le stationnement, une étude à permis d’identifier les besoins sur toute la communauté urbaine et un nouveau modèle d’arceau vélo est à l’étude, plus simple et moins cher à réaliser. De même, des stationnement sécurisés et des services de location sont à l’étude pour les "pôles d’échange", le but étant de développer l’intermodalité, autrement dit la possibilité d’associer vélo et transports collectifs.

Je suis aussi particulièrement heureux du succès rencontré par la vélo-école de la Maison du Vélo, que nous soutenons. 4500 élèves de CM1 et CM2 en ont bénéficié depuis 3 ans.

Enfin, cela fait 5 ans que VelOToulouse existe. Nous avons fait évoluer cette offre, avec l’accès 24h/24, l’intégration dans la carte Pastel de transports (avec un coût d’abonnement baissé à 20 €), et une amélioration de la régulation des stations.

A l’occasion de la Semaine de la mobilité, 2 nouveautés ont été lancées pour les cyclistes. Pouvez-vous les présenter ?

Philippe Goirand - Comme je le disais, le vélo a pris sa place dans le centre ville, mais sa marge de progression reste importante dans l’espace périurbain, où les distances parcourues au quotidien sont plus importantes. Le Vélo à Assistance Électrique (VAE) est une réponse intéressante : il permet d’assurer des trajets quotidiens de 2 fois 10 km, de franchir des côtes, de s’affranchir du vent... sans effort ni transpiration. Nous savons que plus de 60 % des acquéreurs de VAE lâchent la voiture. Voilà pourquoi j’ai défendu et obtenu le lancement - à l’occasion de cette Semaine de la Mobilité - d’une aide à l’achat de VAE pour tous les habitants de la Communauté Urbaine Toulouse Métropole. Son montant est de 25 % du prix d’achat, avec un maximum de 250 €.

D’autre part, nos carrefours à feux tricolores vont très prochainement voir fleurir un nouveau panneau autorisant les cyclistes à tourner à droite, ou même (dans certains cas) à continuer tout droit au feu rouge, à condition - et j’insiste sur la condition - de laisser la priorité aux piétons et aux véhicules passant au vert. C’est l’application d’une évolution du code de la route défendue depuis longtemps par les associations de cyclistes, que nous situons (avec les double-sens cyclable en zone 30 et la création des zones de rencontre) dans une démarche plus globale intitulée "code de la rue".

Quelles seront vos priorités pour l’année qui vient ?

Philippe Goirand - Avancer concrètement sur les axes prioritaires : route de Narbonne, route de Seysses, bords de Garonne... Aménagements associés au tram et aux Bus à Haut Niveau de Service... Les contraintes budgétaires sont là et la tentation existe de réduire ou retarder certains projets. Alors qu’ils n’y a pas plus efficace comme investissement pour faire réaliser des économies aux collectivités et aux ménages. Le budget transport moyen des ménages dépasse les 5000 €. Pensez au pouvoir d’achat gagné par celles et ceux qui se déplacent quotidiennement à vélo ! Pensez à ce que les cyclistes réinvestissent dans l’économie locale plutôt que dans les dépenses en carburant !

L’autre domaine pour lequel il faut encore changer de braquet et de démarche concerne les zones 30. Nous avons vu leur impact dans le centre de Toulouse. Mais beaucoup reste à faire à l’échelle de l’agglomération. Sur les 2500 km de voirie de la communauté urbaine, 400 environ sont aménagés en zone 30 alors que ce sont 2000 km de rues qui devraient l’être. Avec un rythme annuel de 25 km par an, ce sont 64 années qu’il faudrait pour aménager les 1600 km restants... L’enjeu d’apaiser les rues de nos quartiers, la proximité des commerces et des équipements publics comme les écoles, ne concerne pas que les cyclistes, mais la sécurité de tout le monde !

J’aimerais aussi avancer sur la question du recyclage et de la réparation des vélos. Beaucoup de gens ont un vieux vélo qui pourrait reprendre du service moyennant quelques réparations. Les ateliers associatifs permettent à chacun d’acquérir le savoir-faire nécessaire, ou encore d’acquérir un vélo d’occasion à bas prix. Il reste à trouver une démarche pour valoriser, aider ces actions, faire en sorte que la collecte des vélos s’organise entre tous ces acteurs. Il est nécessaire de travailler en bonne intelligence, même sans être d’accord sur tout.

Enfin, nous allons travailler à mettre en œuvre une campagne de communication pour qu’un maximum de gens essayent et adoptent le vélo urbain. Les arguments ne manquent pas : efficacité et ponctualité assurée, meilleure santé avec un exercice physique quotidien, pouvoir d’achat... Bref, les chantiers ne manquent pas !

lundi 24 septembre 2012

Inauguration de la piste cyclable de l'Oncopole

Ce 21 septembre, journée du souvenir, nous avons aussi regardé le futur avec optimisme en inaugurant la magnifique piste de l'Oncopole. Nous voilà avec un itinéraire cyclable continu, sécurisé et agréable de Portet-sur-Garonne jusqu'au centre de Toulouse. Et bientôt, il en sera ainsi jusqu'à Blagnac. Cette piste de 4 m de large, éclairée, isolée du trafic automobile, préfigure j'espère un futur Réseau Express Vélo pour se rendre aux quatre coins de notre métropole.


mercredi 19 septembre 2012

Conférence "La place du vélo dans la ville" : économie


Conférence la place du vélo dans la ville -... par philippegoirand


Conversation entre un automobiliste et un cycliste :
- J’ai calculé qu’avec la baisse de 6 centime par litre d’essence, le gouvernement m’a permis d’économiser, rien que sur les trajets domicile/travail :
215 jours ouvrés x 10 km x 8 litres d’essence pour 100 km x 6 centimes… ça fait… 1032 !
- Moi, je n’ai rien gagné… Au fait, combien te coûte ta voiture chaque année ?
- 215 jours ouvrés x 10 km x à peu près 50 centimes… ça fait… 1075 !
- Tu peux vraiment dire merci au gouvernement !
- J’ai comme un doute…
- Je crois que tu as confondu Euros et Centimes… Allez, tu as quand même gagné l’équivalent d’un mois de location à la Maison du Vélo…

Le budget transport est avec 5 140 € par an le deuxième poste dans le budget des ménages (15 %) après le logement (8 440 €), et devant l’alimentation (4 980 €)
Pour 10 km par jour, une voiture coûte tout compris autour de 1000 € / an.
Un bon vélo coûte autour de 100 € / an.
Le vélo (pliant, loué, stationné en sécurité) peut faciliter l’accès aux transports collectifs, en particulier dans les zones périurbaines.
En meilleure santé, pas polluant, moins consommateur d’infrastructures et d’espace public (coût de l’engorgement routier), un cycliste rapporterait à la collectivité plus de 1000 € par an.
En matière de santé publique,
1,21 € gagné en dépenses de santé par km parcouru ! (étude « L’économie du vélo » de 2009 pilotée par Atout France)
Près de 5 milliards € économisés par an avec une pratique actuelle du vélo autour de 3%.
12 à 15% à horizon 2020 permettrait une économie de 15,4 milliards € par an.
Les retombées économiques du vélo :
4,5 milliards €
9 fois supérieures aux investissements.
En France, on vend plus de vélos que de voitures.

"La place du vélo dans la ville" : santé


42 000 morts prématurées en France chaque année à cause des pollutions des moteurs diesel.
1/2 heure de vélo par jour diminue par 2 le risque cardio-vasculaire.

Conversation entre un automobiliste et un cycliste :
- J’ai trouvé une super salle de gym pour perdre mes kilos. A 3 km de chez moi. On peut se garer. 36 € par mois. Parfait !
- Et tu fais quoi comme exercices ?
- Surtout du marcheur et du vélo d’appartement. On voit un chouette parcours à l’écran tout en pédalant.
Le reste, c’est vraiment dur…
Et toi, tu fais quoi ?
- A ton avis ?
A vélo, je fais mon exercice quotidien en suivant des trajets plus agréables, tranquilles et sécurisés. Je respire moins de pollution. Résultat : en pleine forme et moins stressé !



Conférence la place du vélo dans la ville - santé par philippegoirand

"La place du vélo dans la ville" : efficacité du déplacement

Conversation entre un automobiliste et un cycliste :


- Je suis bien dans mon auto, avec ma clim, ma radio. Je pourrais y passer des heures, ce que je fais, d’ailleurs…
- Et tu écoutes quoi comme radio ?
- Ben… Radio Trafic, tiens !
- A vélo, mes itinéraires sont souvent plus courts qu’en voiture. Je mets 20 minutes pour 5 km, quoi qu’ils disent sur Radio Trafic, que je n’écoute pas d’ailleurs.


50% des déplacements urbains effectués en voiture sont d’une distance inférieure à 5 km.
Vitesse moyenne d’une voiture en ville : 19 km/h
Sur ces distances, le vélo est très efficace, surtout aux heures de pointe.
Vitesse moyenne d’un vélo en ville : 15 km/h soit 20 minutes pour 5 km.


En France, on vend plus de vélos que de voitures

...Retour sur la conférence d'hier, où j'ai entre autre traité de l'économie du vélo.



lundi 17 septembre 2012

La place du vélo dans la ville


A l'occasion de la Semaine de la Mobilité, un coup de projecteur est mis sur le partage de l'espace public, les mobilités douces et plus particulièrement le vélo urbain.

La conférence sur "La place du vélo dans la ville"
mardi 18 septembre à 9h salle du Sénéchal,
va être l'occasion de détailler notre politique vélo, qui propose désormais une réponse globale incluant les voies cyclables, le déploiement des double-sens cyclables en zone 30, le stationnement, le lien avec les transports collectifs et un panel de services vélos (location, vélo-école…).



Il s'agira de regarder objectivement les avancées, mais aussi les manques ou retards, tellement nous partons de loin.
Par exemple, 1600 km de voiries de Toulouse Métropole ont vocation à être "apaisés" en Zones 30 ou Zones de Rencontre, avec une meilleure sécurité à la clé pour tous. Avec un rythme actuel de 25 km par an dans Toulouse Métropole, c'est 64 années qu'il nous faudrait pour arriver au bout du projet…

Jeudi 20 septembre, le lancement de l'aide à l'achat de Vélos à Assistance Electrique doit permettre de développer l'utilisation du vélo dans l'espace périurbain. Ces VAE sont en effet une excellente solution pour assurer des trajets de 2 fois 10 km par jour, franchir des côtes et arriver frais à destination.

Enfin, se déplacer à vélo est très bon marché, alors que faire 10 km en voiture pour ses trajets domicile/travail revient tout compris à plus de 1000 € par an ; le cycliste urbain ré-injectera une partie de son gain de pouvoir d'achat dans l'économie locale… Il est temps de prendre en compte l'impact économique positif du vélo urbain.

J'espère que cette Semaine de la Mobilité sera pour beaucoup l'occasion de tester et d'adopter la solution vélo, solution d'aujourd'hui et du futur.

samedi 15 septembre 2012

La Semaine de la Mobilité démarre par une série d'actes de délinquance routière.

Le ballet des Ferrari en pleine ville a repris ce week-end pour une opération de bienfaisance à Toulouse. J'ai écrit au préfet pour qu'il fasse respecter la sécurité et le code de la route. La vidéo publiée sur mon mur Facebook démontre qu'il n'a pas prêté attention à mon courrier.

L'impunité continue et la Semaine de la Mobilité dont le thème sera le partage de l'espace public (...) démarre par une série d'actes de délinquance routière.

Je ne voulais pas communiquer là-dessus une fois de plus tellement j'ai l'impression de parler dans le vide, mais ne rien dire serait capituler par rapport à ceux qui se croient tout permis.

mercredi 12 septembre 2012

C'est reparti pour le ballet des Ferrari en pleine ville.

Les "Baptêmes en Ferrari" reprennent de ce week-end. Je partage à 100% le communiqué de l'asso Vélo Toulouse. J'ai moi-même écrit au préfet pour lui demander que la sécurité et le code de la route soient respectés sur le parcours de ces bolides.

"La semaine
 européenne de la mobilité aura lieu du 16 au 22 septembre 2012. Son objectif d’inciter aux alternatives à la voiture individuelle se focalise cette année sur le vélo, mode de déplacement doux et actif particulièrement adapté au milieu urbain.

Parallèlement, et pourtant avec un partenaire commun, le premier week-end de cette opération verra des Ferrari défiler à toute allure sur le parking du parc des expositions à Toulouse. Célébration sera ainsi faite à ces voitures symboles de vitesse, de bruit et de puissance.

Mais comme le soulignent les organisateurs, cela sera sous couvert d’une bonne cause : de l’argent sera reversé à l’association Hôpital Sourire qui améliore le quotidien des enfants hospitalisés. Toutefois cela paraît choquant et incohérent quand les accidents de la route sont la première cause de mortalité des enfants entre 15 et 24 ans.

Est-ce décent de créer et d’exacerber, en particulier chez les enfants, une admiration pour des véhicules puissants et rapides ? Quel message comprendra un gamin que l’on fait monter dans une Ferrari à toute vitesse et que l’on sensibilisera quelques jours plus tard aux méfaits de la vitesse lors de la grande journée des vélos écoles jeudi 20 septembre sur les allées Jean Jaurès ?

Car dans le même temps d’autres se battent pour pacifier les rues et la ville, l’apaiser en réduisant les vitesses et en partageant l’espace public pour la rendre plus sûre et conviviale.

Dans un contexte de raréfaction de l’énergie et du renchérissement de son prix, de changement climatique, de pollution, de réduction des vitesses et de l’insécurité routière, il nous paraît aberrant d’organiser et de parrainer un tel événement qui va à l’encontre de la sécurité et de l’apaisement de notre ville.

Nous encourageons les Toulousain-e-s à se rendre à la vraie semaine de la vraie mobilité, par exemple en prenant part ce week-end aux visites à vélo de notre belle ville organisées à cette occasion et dans le cadre des journées du patrimoine.

Pour plus d’informations, contacter : Sébastien BOSVIEUX, président, tel : 06 02 36 23 81"

mardi 11 septembre 2012

Contradiction mortelle

Sur France Inter, Laurence Parisot demande une approche scientifique (pour démontrer l'intérêt et l'absence de danger des gaz de schiste). Singulier point de vue sur la crédibilité des arguments développés jusqu'ici par les multinationales pétrolières.

lundi 3 septembre 2012

Intervention devant des étudiants de l'Université Toulouse Mirail

Cet après-midi, je suis intervenu devant une trentaine d'étudiants de l'Université Toulouse Mirail qui doivent parrainer les 1ère année.

La vidéo :


Intervention Philippe Goirand devant les... par philippegoirand


Objectif :
- sensibiliser une trentaine d'étudiants "parrains" sur le vélo urbain. Ils seront eux-mêmes chargés d'accueillir les étudiants en 1ère année ;
- leur remettre la carte des itinéraires cyclables à Toulouse et Toulouse Métropole ;
- parler des avantages du déplacement à vélo, en particulier sur le plan économique ;
- répondre à leurs interrogations, aux freins à l'utilisation,
- faire ensemble 2 parcours qui ont été spécialement fléchés entre le centre-ville et l'UTM.





Merci aux responsables de l'UTM et aux étudiants pour leur accueil.